Tolérance des plantes aux herbivores

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La compensation voire la surcompensation face à la pression d'abroutissement observée chez Ipomopsis aggregata : sous l'effet de la coupe, cette plante semelpare se ramifie, les branches secondaires portant au total 2,4 fois plus de graines (par rapport à la plante non coupée) qui produisent elles-mêmes plus de plantules viables[1].

La tolérance des plantes aux herbivores est un ensemble de caractères qui réduisent l'impact négatif de l'herbivore sur la vigueur de la plante généralement par un phénomène dit de compensation qui lui permet de répondre négativement (réduction de la photosynthèse) ou positivement (augmentation de la photosynthèse, réallocation des ressources à la reproduction, activation des méristèmes et croissance compensatoire) à l'attaque des ravageurs[2].

Cette capacité qui se base sur les grands principes des interactions plante-agent pathogène (avec parfois une spirale d'adaptations et de contre-adaptations, résultante de la coévolution antagoniste) a pu être favorisée par la sélection naturelle optimisant la valeur adaptative des plantes en présence d'évènements d'herbivorie. Elle est, avec la résistance des végétaux et l'évitement (comportement qui réduit la probabilité pour la plante d'être découverte, par dissémination des graines, plutôt que leur concentration, par une taille réduite et par une phénologie différente), la principale stratégie de défense des plantes contre les herbivores[3].

Histoire de l'étude de la tolérance des plantes[modifier | modifier le code]

Mécanismes impliqués dans la tolérance des plantes[modifier | modifier le code]

De nombreux facteurs intrinsèques aux plantes, tels que le taux de croissance, la capacité de stockage, le taux de photosynthèse[4], d'allocation des ressources et de l'absorption des nutriments, peuvent influer sur la tolérance des plantes. Des facteurs extrinsèques tels que la nutrition du sol, les niveaux de dioxyde de carbone, les niveaux de lumière, la disponibilité en eau et les relations de compétition ont également un effet sur la tolérance[5].

Pressions de sélection sur les herbivores[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Joy Bergelson, Thomas Juenger & Michael J. Crawley, « Regrowth Following Herbivory in Ipomopsis aggregata: Compensation but not Overcompensation », The American Naturalist, vol. 148, no 4,‎ , p. 744-755
  2. Jean Clos, Immunité chez les animaux et les végétaux, Lavoisier, , p. 3.
  3. (en) S.Y. Strauss, A.A. Agrawal, « The ecology and evolution of plant tolerance to herbivory », Trends in Ecology and Evolution, vol. 14, no 5,‎ , p. 179-185
  4. (en) V.P. Thomson, S.A. Cunningham, M.C. Ball & A.B. Nicotra, « . Compensation for herbivory by Cucumis sativus through increased photosynthetic capacity and efficiency », Oecologia, vol. 134, no 2,‎ , p. 167–175 (DOI 10.1007/s00442-002-1102-6)
  5. (en) Joshua Peter Rosenthal, P.M. Kotanen, « Terrestrial plant tolerance to herbivory », Trends in Ecology and Evolution, vol. 9, no 4,‎ , p. 145-148

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]