Hippolyte Minier

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Hippolyte Minier
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Œuvres principales
  • Mœurs et Travers
  • Le théâtre à Bordeaux

Pierre-Hippolyte Minier, né le à Bordeaux (Gironde) et mort le dans la même ville, est un poète, dramaturge et satiriste français[1],[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Hippolyte Minier est issu d'une ancienne et riche famille protestante d'Anjou ruinée une première fois des conditions imposées par la révocation de l'édit de Nantes puis par la révolution. Son père, ancien officier, lassé par la vie militaire, se reconvertit dans le commerce. Les études d'Hippolyte se résument à l'école primaire qu'il quitte à 12 ans pour travailler dans l'entreprise familiale. Très tôt, il se découvre une passion pour la littérature et étudie en autodidacte le soir après ses obligations professionnelles. Il profite alors de la présence d'un prêtre espagnol, ami de son père, pour apprendre la langue de Cervantes, et s'essaye, pour commencer dans le monde de la littérature, à la traduction d'une comédie espagnole. La traduction est jugée acceptable. Plus tard, il apprendra le latin.
En 1829, il publie ses premières poésies, Fables et Chansons, dans un recueil local intitulé l' Album d'Aquitaine. Il n'a alors que 16 ans. La critique est sévère mais le jeune Hippolyte ne se décourage pas. Il continue à publier, cette fois dans La Revue de la Gironde, des poèmes qui attirent de plus en plus l'attention du public. Mais c'est par la parution en 1839 du recueil Légendes bordelaises et traditions poétiques qu'il se fait connaître du grand public Girondin. Il peut enfin se consacrer plus exclusivement à la littérature et abandonne définitivement le commerce.
Constatant la mesquinerie et la petitesse des hommes, Hippolyte Minier verse peu à peu dans le poème satirique. En 1856 paraît Mœurs et Travers, dont le retentissement se fera jusqu'à Paris, grâce aux éloges de l'éminent critique du moment, Jules Janin. Sa réputation est faite et, dès lors, aucun évènement artistique à Bordeaux ne peut se dérouler sans le talent poétique de Minier.
À partir des années 1860, il se consacre plus particulièrement à l'élaboration d'une œuvre théâtrale de pièces en vers assez conséquente. Il travaillera entre autres avec la comédienne Brigide Daynes-Grassot, idolâtrée par le public bordelais[3].

Il devient membre de l' Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux en 1854 et est promu président en 1888.

Il est l'arrière petit cousin de Jean-François Regnard.

Une rue porte son nom à Bordeaux.

Il meurt au 39, rue du commandant arnould à Bordeaux[2].

Différends[modifier | modifier le code]

C'est à l'occasion de la mort du compositeur Halévy en 1862, qu'une pièce en vers de Minier devait être lu au Grand-Théâtre de Bordeaux. La quatrième strophe du poème, ode en hommage à l'opéra La juive, se présentait ainsi :

« À toi qui fis chanter cette Odette si grande
Dans un drame héroïque écrit avec fierté,
Où l'on voit que jamais la France ne marchande
Quand il faut par du sang payer sa liberté ! »

Ce quatrain, qui déplaisait fort au secrétaire général de la préfecture, ne devait pas être lu sous peine d'interdire la lecture du poème en entier. Tollé général, Minier s'insurge, la presse s'empare de l'affaire. Devant tant de passion, la préfecture recule et retire sa plainte. La strophe finalement fut bissée[4] à la représentation et le zélé fonctionnaire déplacé.

En 1864, c'est le préfet très controversé de la Gironde, Mr de Bouville, qui chercha à faire interdire la représentation de la comédie en vers, Le Legs du Colonel. Mal lui en pris, les admirateurs de minier défendirent la pièce avec une telle force que le préfet, qui sera plus tard destitué de son poste pour escroquerie, préféra revenir à de meilleurs sentiments.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Poésie[modifier | modifier le code]

  • Fables et Chansons, dans Album d'Aquitaine, 1829
  • Mœurs et travers, poésies satiriques, Bordeaux : Chaumas-Gayet , 1856
  • Mes souvenirs, poésie, Nantes : impr. de V. Forest et E. Grimaud, 1882

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • Jérôme Cassolard, comédie en 2 actes et en vers. [Bordeaux, Théâtre-Français, 29 avril 1863.], Bordeaux : impr. de Gounouilhou , 1863.
  • Le Legs du colonel, comédie en 3 actes et en vers. [Bordeaux, Français, 16 février 1864.], Bordeaux : impr. de Gounouilhou , 1864.
  • Molière à Bordeaux, comédie épisodique en deux actes et en vers, Bordeaux, Théâtre-Français, 14 janvier 1865, Édition : Bordeaux : dans toutes les librairies , 1865 [lire en ligne].
  • Le Boucher Dureteste, ou Bordeaux en 1653 : drame épisodique en 5 actes et 7 tableaux ; précédé de la "Taverne du Chapeau-Rouge" [Bordeaux, Français, 27 décembre 1865.], Représenté pour la première fois sur le Théâtre-Français de Bordeaux,le 27 décembre 1865, Bordeaux, impr. G.Gounouilhou, 1866 [lire en ligne].
  • Mon programme, ou l'Esprit bordelais, prologue d'ouverture en 1 acte et en vers [Bordeaux, Théâtre-Français, le 2 juin 1866.], Bordeaux, Féret, 1866.
  • Le songe de Molière, Représenté, pour la première fois, sur le Théâtre-Français de Bordeaux, le 21 mai 1867,édition : Bordeaux : Féret , 1867 [lire en ligne].
  • Qui a bu boira, proverbe en 1 acte, en vers. [Bordeaux, Théâtre-Français, 31 janvier 1867.], Bordeaux : impr. de Gounouilhou , 1867
  • Bordeaux après dîner, (pièce d'inauguration au théâtre Louit, 1er septembre 1868). Bordeaux : impr. de G. Gounouilhou , 1869.
  • Cent ans après, à propos en 1 acte et en vers... suivi d'un hymne à la mémoire de Louis. Musique de William Chaumet. [Bordeaux, Grand-Théâtre, 7 avril 1880.], Bordeaux : A. Picot , 1880.
  • La Victoire d'une mère, comédie en 1 acte, Bordeaux : impr. de G. Gounouilhou , 1890.

Divers[modifier | modifier le code]

  • Le théâtre à Bordeaux, avec Jules Delpit, ed. P. Chollet, 1883 [lire en ligne].
  • L'Académie et la Bibliothèque, dialogue fantaisiste, Bordeaux : impr. de G. Gounouilhou , 1889.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Acte de naissance no 458 p.75 », sur archives.bordeaux-metropole.fr (consulté le ).
  2. a et b « Acte de décès no 1325 p.170 », sur archives.bordeaux-metropole.fr (consulté le ).
  3. « Bordeaux-Artiste », sur selene.bordeaux.fr/ (consulté le ).
  4. « Revue de l'Academie de Toulouse et des autres académies de l'empire », sur Google Books/ (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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