Raid de la mer Noire
Pendant Première Guerre mondiale
Localisation |
Novorossiïsk Sébastopol Odessa |
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Planifiée par |
Mehmed V Wilhelm Souchon |
Date | |
Issue | Entrée en guerre de l'Empire ottoman |
Le raid de la mer Noire est une opération navale ottomane, ainsi qu'en partie menée par des bateaux allemands sous pavillon ottoman, menée le . Elle vise les trois ports alors russes de Novorossiïsk, Sébastopol et Odessa.
Contexte[modifier | modifier le code]
Les flottes russe et ottomane en présence[modifier | modifier le code]
En 1914, la mer Noire est bordée par quatre États seulement : l'Empire russe, l'Empire ottoman, la Roumanie et la Bulgarie. De ces quatre, la Russie est incontestablement la puissance maritime dominante[1].
Type de navires | Empire russe | |
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Grands contre-torpilleurs | 14 | Type Kazarskii : 1 Type Kapitan Leitnant Baranof : 4 Type Bespokoyni : 9 |
Petits contre-torpilleurs | 13 | Type Stroguii : 4 Type Zavidnii : 9 |
Cuirassés d'escadre | 7 | Type Sinop : 2 Type Tri Sviatitelia : 1 Type Panteleimon : 3 |
Croiseurs | 3 | classe Bogatyr : Otchakov et Pamiat Merkouria Abdul Mecid, croiseur ottoman coulé puis renfloué sous le nom de Prut |
Torpilleurs | 11 | |
Sous-marins | 11 | Deux de la Classe Losos (ru) Deux GermaniaKrupp Le Krab de type Naletoff Trois types Boubnov Trois types Gallant |
Dreadnoughts | 3 | Impératrice Maria Empereur Alexandre III Impératrice Catherine la Grande |
[modifier | modifier le code]
Dès 1912, Le croiseur léger SMS Breslau et le croiseur de bataille SMS Goeben patrouillent en mer Noire afin de protéger les navires allemands contre la marine russe. Lors de la déclaration de guerre, ces deux navires se retrouvent piégés dans la Méditerranée, le détroit de Gibraltar étant puissamment gardé par la flotte britannique. Après avoir mené quelques opérations de bombardement contre les ports français en Algérie, les deux navires poursuivis par les Anglais se réfugient à Constantinople, où l'état-major allemand décide le de les vendre à son allié ottoman, qui obtient alors ses deux plus puissants navires. Par cette vente fictive, le Breslau est renommé Midilli et le Goeben devient le Yavuz Sultan Selim. Au passage, Wilhelm Souchon devient commandant en chef de la marine ottomane le [2],[3],[4].
Loin d'être un pis-aller, cette opération est pour le haut-commandement allemand une occasion de renforcer son allié turc afin d'empêcher une jonction au sud-est entre les Franco-britanniques et les Russes, ainsi que de gêner ces derniers dans leurs évolutions en mer Noire[2]. Ces navires ne suffisent pas à contrebalancer la supériorité navale russe, mais ils sont plus rapides que leurs homologues slaves[5].
Le raid[modifier | modifier le code]
Le , Wilhelm Souchon conduit le Breslau / Midilli devant Sébastopol et bombarde le port militaire ; au même moment, le Goeben / Yavuz Sultan Selim bombarde Odessa[5].
Conséquences[modifier | modifier le code]
En réponse à l'agression, du 2 au 5 novembre, la France, le Royaume-Uni et la Russie déclarent toutes trois la guerre à l'Empire ottoman[5],[3].
Cependant, plusieurs ministres Jeunes-Turcs en désaccord avec cette politique protestent. En particulier, Mehmet Cavit Bey démissionne à la suite du raid[6].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Igor Delanoë 2010, L'état des forces dans le bassin de la mer Noire, p. 81 & 82.
- Igor Delanoë 2010, L'état des forces dans le bassin de la mer Noire, p. 79 & 80.
- Jean-Jacques Becker 2010, p. 18.
- Volker Saux, « Chute de l'Empire ottoman : l'Allemagne, cet allié fatal », Geo, no 42, (ISSN 0220-8245, lire en ligne).
- Igor Delanoë 2010, Le face-à-face germano-russe, ou la confrontation de deux stratégies navales, p. 83.
- Mustafa Aksakal (en), « En Turquie, les séquelles de cette guerre sont fortes », Le Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne).
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- [Igor Delanoë 2010] Igor Delanoë, « Le bassin de la mer Noire, un enjeu de la Grande Guerre en Méditerranée », Cahiers de la Méditerranée, no 81, , p. 75-90 (ISSN 1773-0201, DOI 10.4000/cdlm.5478, lire en ligne)
- [Jean-Jacques Becker 2010] Jean-Jacques Becker, « La Grande Guerre en Méditerranée. L’Empire ottoman dans la guerre », Cahiers de la Méditerranée, no 81, , p. 17-23 (ISSN 1773-0201, DOI 10.4000/cdlm.5425, lire en ligne)