BB 66700

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
BB 66700
Description de cette image, également commentée ci-après
BB 66725 en livrée Fret (dépôt de Lens-Méricourt, 2009).
Identification
Exploitant(s) SNCF
Désignation BB 66701 à 66734
Type locomotive
Motorisation Diesel-électrique
Couplage non
Construction 34 locomotives de 1961-1964
Constructeur(s) CAFL, Alstom, CEM
SACM, Fives-Lille
Transformation 34 locomotives 1985-1991 (transf. 66701-24)
2003-2004 (transf. 66725-34)
Mise en service de 1961-1964
1985-1991 (transf. 66701-24)
2003-2004 (transf. 66725-34)
Effectif 0 ()
Service commercial 1985-2018
Retrait
Affectation Fret
Caractéristiques techniques
Disposition des essieux Bo'Bo'
Écartement standard (1 435 mm)
Carburant gazole
Moteur thermique 1 * MGO V16 BSHR SACM
1 030 kW à 1 500 tr/min
Moteurs de traction 4 * TA 648 A1
560 V à ventil. forcée
Puissance continue 830 kW
Capacité en carburant 3 000 L
Consommation 3 L/km
Masse en service 71 t
Longueur 14,890 m
Largeur 2,980 m
Hauteur 4,260 m
Empattement 8,460 m
Bogies Y 209
Empattement du bogie 2,600 m
Diamètre des roues Ø1100
Vitesse maximale 80 km/h

[1],[2],[3],[4]

Les BB 66700 sont une série de locomotives diesel de manœuvre de la SNCF. Elles sont issues de la transformation, entre 1985 et 2004, de 34 BB 66000.

Destinées à remplacer les BB 63500 et les A1AA1A 62000, elles participent également à l'élimination des dernières BB 4730 et CC 1100. Les besoins évoluant, les premières d'entre elles sont retirées du service en 2011 et la dernière est réformée en 2018.

Genèse de la série[modifier | modifier le code]

Une AIAAIA 62000, série que les BB 66700 remplacent partiellement.

À la fin des années 1970, les locomotives Diesel BB 63500 travaillant dans les triages français se révèlent parfois inadaptées à des rames de plus en plus lourdes ; les A1AA1A 62000, conçues pour cet usage, conviennent parfaitement mais leur réforme est proche ; l'étude d'une série spécifique de remplacement n'apparaît toutefois pas rentable en raison du faible nombre d'exemplaires concernés. En parallèle, les nombreuses électrifications de lignes libèrent des locomotives Diesel de forte puissance (BB 67300, 67400 et CC 72000) qui prennent la place d'engins moins puissants ; c'est ainsi que la grande « famille » des BB 66000 se trouve moins sollicitée[5].

La SNCF étudie donc, dès 1979, la possibilité de transformer des BB 66000 pour les adapter aux manœuvres. Deux exemplaires (BB 66124 et BB 66133) sont modifiés par simple transformation du système d'accélération de leur moteur. Testées entre 1980-1981 et 1983, ces locomotives démontrent la faisabilité d'une transformation à plus grande échelle. Remises au type en 1983, elles reprennent leur service de ligne précédent[5].

Trente-quatre locomotives issues de la sous-série des BB 66001-66188 sont transformées en BB 66700 à raison de 24 unités entre et [6] puis dix autres de à [7].

Description et caractéristiques[modifier | modifier le code]

La transformation des locomotives est réalisée à l'atelier du matériel de Nevers.

Moteur MGO V16 BSHR équipant les BB 66700.
BB 66703 en livrée Arzens (chantier de démolition de Culoz, 2018).

L'architecture générale et la silhouette des locomotives ne sont pas sensiblement modifiées. Le moteur MGO d'origine fourni par la SACM reste en place[5]

Les principales modifications concernent la chaîne cinématique et sa commande, avec l'adoption d'un rapport de réduction plus grand faisant passer la vitesse maxi de 120 à 90 puis 80 km/h mais augmentant l'effort de traction, l'équipement en antipatinage, le montage d'un système d'accélération continue du moteur, la pose d'un dispositif de réchauffage du carburant, la veille automatique à contrôle de maintien d'appui, la mise en place d'une radio de manœuvre et d'une télécommande de débranchement depuis les postes de commandement des triages[8].

La cabine de conduite est réaménagée avec l'application d'un pupitre central facilitant la conduite dans les deux sens de marche et l'agrandissement des baies améliorant la visibilité, la pose de nouveaux indicateurs de vitesse. Les accès à cette cabine sont revus avec des marchepieds plus larges[8]. Certaines locomotives sont équipées, à l'une de leurs extrémités, d'un attelage automatique complété par des plaques de visibilité rouges et blanches[9].

La livrée dite « Arzens » des engins de manœuvre (chamois puis orange, havane et gris perle) est appliquée aux 24 premières locomotives transformées[8] même si certaines sont ultérieurement repeintes aux couleurs de Fret SNCF (vert, blanc et gris) lors d'une révision, alors que les dix suivantes reçoivent la livrée Fret dès leur modification[7].

Alors qu'en 2003 une modernisation d'une partie de la série des BB 66000 est envisagée, avec notamment le remplacement du moteur SACM d'origine par un groupe MTU, l'activité Fret SNCF décide de ne pas appliquer cette modernisation aux BB 66700, dont elle gère le parc[10].

Services et dépôts titulaires[modifier | modifier le code]

Image externe
BB 66733 en livrée Arzens au triage de Villeneuve-Saint-Georges sur www.rail4402.fr.

À la sortie de leur transformation, les locomotives sont affectées aux dépôts d'Avignon, Bordeaux, Lens, Lyon-Vaise et Vénissieux. À la faveur de la redistribution du parc et en remplacement d'engins plus anciens, d'autres dépôts en reçoivent aussi : Chalindrey, Dijon-Perrigny, Strasbourg, Toulouse, Tours-Saint-Pierre et Villeneuve-Saint-Georges[7],[11],[12],[13].

Il s'avère, à l'usage, que la puissance des BB 66700 peut se révéler insuffisante ; d'autre part, l'activité dans les triages baisse en raison d'une forte diminution du trafic fret. Les premières unités sont réformées en 2011 et le dernière en 2018. La série est progressivement remplacée, au sein des triages, par des BB 64700 / TBB 64800 ou des BB 60000 mieux adaptées à ce service de manœuvre.

Machine conservée[modifier | modifier le code]

La BB 66722 est préservée par le Train touristique Étretat-Pays de Caux (Les Loges, Seine-Maritime).

Modélisme[modifier | modifier le code]

  • Cette locomotive a été reproduite en HO et N par la firme Piko

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Defrance, Le matériel moteur de la SNCF, N.M. La Vie du Rail, 1978
  2. Denis Redoutey, Le matériel moteur de la SNCF, page 239, La Vie du Rail, 2007 (ISBN 978-2-915034-65-3)
  3. Revue bimestrielle Voies Ferrées, Le matériel moteur de la SNCF, en plusieurs articles sur plusieurs numéros par année
  4. Revue mensuelle Rail Passion, État trimestriel du matériel moteur SNCF, un article par trimestre
  5. a b et c Demoy 2001, p. 44.
  6. Demoy 2001, p. 48.
  7. a b c et d Jean-Paul Demoy, « Le matériel moteur de la SNCF en 2004-2005 ( 2e partie) », Voies ferrées, no 150,‎ , p. 31.
  8. a b et c Demoy 2001, p. 44-45.
  9. Demoy 2001, p. 45-46.
  10. Jean-Paul Demoy, « Le matériel moteur de la SNCF en 2004-2005 ( 2e partie) », Voies ferrées, no 150,‎ , p. 32.
  11. Demoy 2001, p. 46-48.
  12. Jean-Paul Demoy, « Le matériel moteur de la SNCF en 2004-2005 ( 1re partie) », Voies ferrées, no 149,‎ , p. 28-32.
  13. André Rasserie et Marc Voizot, « État annuel du matéiel moteur SNCF », Rail Passion, no 80,‎ , p. 81.
  14. 66701 à 66724 Denis Redoutey, "Le matériel moteur de la SNCF", La Vie du Rail, 2007 (ISBN 978-2-915034-65-3), page 369

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • « Les BB 66700, transformées pour la manœuvre », Ferrovissime, no 6 hors série « Les locomotives diesel mixtes et de manœuvre »,‎ .
  • Jean-Paul Demoy, « Une « histoire de famille » : les BB 66000 et leurs « cousins » (partie 2) », Voies ferrées, no 128,‎ , p. 44-47. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Denis Redoutey, Le matériel moteur de la SNCF, Paris, La Vie du Rail, , 399 p. (ISBN 978-2-9150-3465-3). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Article connexe[modifier | modifier le code]