Bataille de Gao (10-11 février 2013)

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Bataille de Gao

Informations générales
Date 10 -
Lieu Gao
Issue Victoire franco-malienne
Belligérants
Drapeau du Mali Mali
Drapeau de la France France
Drapeau du Niger Niger
MUJAO
Les Signataires par le sang
Commandants
Drapeau du Mali Didier Dacko
Drapeau du Mali Mamadou Samaké
Drapeau de la France Bernard Barrera
Forces en présence
Drapeau du Mali
1 000 hommes[1]

Drapeau de la France
400 hommes
1 hélicoptère Tigre[2]

Drapeau du Niger
750 hommes[1]

~ 10 à plusieurs dizaines d'hommes[3],[4]
Pertes
Drapeau du Mali
4 blessés[5]

Drapeau de la France
2 blessés[2]

3 à 18 morts[6],[5]
11 à 20 prisonniers[6],[5]

Civils :
6 morts[5]
11 à 15+ blessés[6],[7]

Guerre du Mali

Batailles

Coordonnées 16° 16′ 00″ nord, 0° 03′ 00″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Mali
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Bataille de Gao
Géolocalisation sur la carte : Afrique
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Bataille de Gao
Géolocalisation sur la carte : Monde
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Bataille de Gao

La troisième bataille de Gao se déroule pendant la guerre du Mali. Le , un groupe de djihadistes s'infiltre au cœur de la ville.

Prélude[modifier | modifier le code]

La ville de Gao est prise aux jihadistes par les troupes françaises et maliennes le 27 janvier 2013 lors de la deuxième bataille de Gao. Cependant si les soldats maliens et français ont été acclamés par la population de Gao, plusieurs villages de la région sont acquis aux islamistes selon des sources militaires française et maliennes. Le MUJAO annonce son intention de créer une « nouvelle zone de conflit », il promet d’attaquer des convois, de poser des mines, d’envoyer des kamikazes et « d’augmenter les attaques contre la France et ses alliés[8]. »

Début février, les affrontements se poursuivent dans la région de Gao entre les troupes franco-maliennes et des groupes de combattants du MUJAO. Le 5 février, des islamistes effectuent des tirs de roquettes sur des positions militaires françaises et maliennes[9]. Le lendemain, quatre civils maliens sont tués par l'explosion d'une mine entre Gao et Douentza[10],[11]. Le 8, un kamikaze se fait exploser à Gao, à proximité de soldats maliens, l'un d'entre eux est légèrement blessé[12]. Le lendemain, deux jeunes hommes portant des ceintures explosives sont arrêtés à 20 kilomètres de Gao[13]. Le même jour, une vingtaine de pick-up sont repérés dans le village proche de Kaoussa, deux hélicoptères Tigre et un hélicoptère Puma interviennent et en détruisent deux[2].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Dans la nuit du 9 au 10 février, un nouveau kamikaze se fait exploser à un poste de contrôle à l'entrée nord de Gao, sans faire de victimes. La zone est ensuite sécurisée par des soldats français de la 1re compagnie du 2e régiment d'infanterie de marine (2e RIMa). Quelques heures plus tard, un commando du MUJAO pénètre jusqu'au centre de la ville et engage le combat avec la garnison malienne[14],[15].

Les islamistes traversent le fleuve Niger avec des pirogues, d'autres peut-être avec des motos. L'attaque a lieu contre le commissariat. Dans l'après-midi, les forces maliennes, nigériennes et françaises reprennent le contrôle de la plus grande partie du centre-ville[16],[17].

L'attaque est revendiquée le jour même par le MUJAO, son porte-parole Adnane Abou Walid Al-Sahraoui déclare à l'AFP : « Les fidèles de Dieu ont attaqué avec succès aujourd'hui l'armée malienne, qui a laissé venir les ennemis de l'islam à Gao. Les combats vont se continuer jusqu'à la victoire, grâce à la protection de Dieu. Les moudjahidines sont dans la ville de Gao et y resteront »[3].

Selon des militaires maliens et des témoignages d'habitants, les islamistes sont au nombre de plusieurs dizaines[3],[2], cependant après le combat le général français Bernard Barrera, commandant des opérations françaises au sol au Mali, estima leur nombre à une dizaine d'hommes seulement[4].

Un millier de soldats maliens et 750 Nigériens occupent la ville[1]. Le combat s'engage devant le commissariat central, ancien siège de la police islamique lors de l'occupation jihadiste. Les islamistes s'emparent du commissariat et s'y retranchent. Les soldats maliens contre-attaquent et assiègent le bâtiment, mais d'autres islamistes dissimulés dans des maisons alentour ouvrent le feu. Des soldats français arrivent ensuite en renfort[3].

3 300 soldats français sont cantonnées à l'aéroport international de Gao Korogoussou[1], une partie de ces forces interviennent en fin d'après-midi. Une colonne blindée de la 4e compagnie du 92e régiment d'infanterie est notamment envoyée évacuer une cinquantaine de journalistes bloqués dans le motel Askia, près de la place de la Charia ou place de l'Indépendance[3],[15],[18],[17],[2]. D'après des communications interceptées par l'armée française, les djihadistes auraient eu l'intention de prendre des journalistes en otages[19]. De leur côté, les marsouins du 2e RIMa renforcent les troupes maliennes dans les combats près du commissariat. Deux soldats français sont blessés par une grenade au moment où ils sortent de leurs véhicules[2].

Les combats devant le commissariat cessent en milieu d'après-midi mais se poursuivent ensuite près du gouvernorat[3]. Ils s'interrompent finalement avec la tombée de la nuit. Le lendemain matin, à 5 heures, un hélicoptère français détruit le commissariat de Gao. Dans l'après-midi, les soldats français découvrent dans les ruines quatre mines enfouies dans la cour du bâtiment, une roquette et deux grenades[20],[21].

Les pertes[modifier | modifier le code]

L'évaluation des pertes des djihadistes est imprécise, selon Jean-Christophe Notin les Maliens évoquent 2 à 18 tués pour les assaillants[2].

Le 11 février, un haut gradé de l'armée malienne déclare que deux soldats maliens ont été légèrement blessés et que deux djihadistes et trois civils ont été tués selon un premier bilan[22].

Après les combats, Yamoussa Camara, ministre de la défense, déclare que trois islamistes ont été tués et onze autres faits prisonniers tandis que plusieurs soldats maliens sont blessés[6].

Selon le journal malien Le Combat, les pertes totales sont de 4 blessés pour l'armée malienne, 18 islamistes tués, une vingtaine de prisonniers et 6 civils tués[5].

D'après Noulaye Djiteyi, médecin de l'hôpital de Gao, trois civils ont été tués et onze autres blessés par des tirs[6]. Un autre médecin urgentiste, Fatoumata Kanté, évoque 15 blessés, tous civils[7]. Selon le témoignage d'un commerçant, 5 de ses collègues du marché de Gao ont été tués par des balles perdues[7].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Jean-Christophe Notin, La guerre de la France au Mali, p. 398.
  2. a b c d e f et g Jean-Christophe Notin, La guerre de la France au Mali, p. 410-413
  3. a b c d e et f L'Obs avec AFP, « Mali: un commando islamiste attaque Gao après deux attentats suicide »,
  4. a et b « Le Point : Bataille à Gao entre islamistes et forces franco-maliennes »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  5. a b c d et e Oumar Diakité, « Le bilan du combat à Gao : 18 jihadistes tués, une vingtaine arrêtés, 6 civils morts et 4 militaires blessés », Le Combat,‎ (lire en ligne)
  6. a b c d et e « Capital : Français et Maliens renforcent leurs positions à Gao »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  7. a b et c « Ouest-France : Gao. 5 morts et 17 blessés dans les affrontements de dimanche »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  8. « A Gao, la situation demeure instable », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  9. « Mali : Paris reconnaît des "accrochages" à Gao et parle de "vraie guerre »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Le Point (consulté le )
  10. « Quatre soldats maliens tués par une mine dans le Nord », Libération, (consulté le )
  11. « EOD contre IED: la guerre des mines commencerait-elle au Mali? (actualisé) », sur lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr, (consulté le )
  12. « Mali: Un kamikaze s'est fait exploser à proximité de soldats maliens à Gao », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  13. Le Point magazine, « Mali : deux kamikazes arrêtés à Gao samedi », (consulté le )
  14. AFP, « Mali : un commando islamiste attaque la ville de Gao », sur Libération.fr, (consulté le )
  15. a et b Thierry Oberlé, « Contre-attaque surprise des djihadistes à Gao », Le Figaro, (consulté le )
  16. Philippe Chapleau, « A Gao, place de la Charia, quatre minutes avec le correspondant d'Ouest-France », sur lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr, (consulté le )
  17. a et b Philippe Chapleau, « Attaque islamiste en cours dans le centre de Gao (actualisé) », sur lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr, (consulté le )
  18. « Mali: la tension reste vive à Gao », sur RFI, (consulté le )
  19. Sarah Halifa-Legrand et Vincent Jauvert, « MALI. Les secrets d'une guerre éclair », Le Nouvel Observateur,
  20. AFP, « L'armée française bombarde le commissariat de Gao », sur Libération.fr, (consulté le )
  21. « VIDEOS. Mali : la tension reste vive à Gao, où les islamistes sont toujours présents », sur leparisien.fr, (consulté le )
  22. « Au Mali, Gao toujours sous tension », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]