Darantasia

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Darantasia
Image illustrative de l’article Darantasia
Extrait de la Table de Peutinger où figure Darantasia
Localisation
Pays Drapeau de l'Empire romain Empire romain
Province romaine Alpes grecques
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Savoie
Commune Moûtiers
Type Chef-lieu de Civitas
Coordonnées 45° 29′ 09″ nord, 6° 32′ 04″ est
Géolocalisation sur la carte : Empire romain
(Voir situation sur carte : Empire romain)
Darantasia
Darantasia
Histoire
Époque Antiquité (Empire romain)

Darantasia est le nom latin d'une ville gallo-romaine, qui précèda la ville de Moûtiers, dans le département de la Savoie.

Toponymie[modifier | modifier le code]

La première mention de Darantasia remonte à fin du IIIe siècle, elle figure notamment sur l'Itinéraire d'Antonin et sur la carte de Peutinger[1]. En 450, on mentionne l'oppidum Tarantasie[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Durant l'Antiquité, la Tarentaise était occupée par les Ceutrons[2]. Jules César négocia avec les Ceurtons le passage de ses armées sur leur territoire[3].

À la suite de la conquête romaine des Alpes, le pays des Ceutrons fut placé sous une autorité militaire, puis les Romains établirent la province des Alpes grecques, avec Axima puis Forum Claudi Ceutronum (aujourd'hui Aime), comme capitale[2],[3]. La voie secondaire romaine figurant sur la table de Peutinger — A Mediolano per Alpes Graias — permet de relier la péninsule italienne, par le col du Petit-Saint-Bernard, Aoste à Vienna (Vienne) ou encore à Genève, en empruntant la haute vallée de l'Isère par Bergiatrium (Bourg-Saint-Maurice), Axima (Aime) et Darantasia (Moûtiers), à travers le pays des Ceutrons[4],[5].

Darantasia succéda à Axima comme capitale, vers la fin du IIIe siècle[6],[2].

La ville au Haut-Empire[modifier | modifier le code]

La petite cité se développa de part et d'autre d'un pont, ancêtre du pont Saint-Pierre[6]. Il semblerait qu'il y eût un forum, l'actuelle place du marché, des bâtiments publics qui se trouvaient sous l'ensemble du groupe cathédral[6],[7]. La Grande-Rue semble correspondre au decumanus et la rue Cardinale au cardo maximus[7]. L'architecte et historien

Étienne-Louis Borrel effectua des fouilles, en 1897, à l'issue de travaux effectués sous la chapelle du couvent situé rue du Pain-de-Mai[7]. Il découvrit un édifice circulaire — « les murs formant deux cercles concentriques » — pouvant s'apparenter à un temple gallo-romain[7].

Cette hypothèse a depuis été remise en cause[7]. Christian Mermet, président de l'Académie de la Val d'Isère, considère « En l'absence de fouilles fiables, il est actuellement impossible de déterminer la nature exacte de l'édifice »[7]. L'historien Jean-Pierre Leguay considère de son côté qu'il « fait penser au primitif baptistère de Darantasia, relié soit à la primitive cathédrale, soit à celle reconstruite au début du VIe siècle par l'évêque Sanctus »[8].

La christianisation au Bas-Empire[modifier | modifier le code]

La tradition rapporte que Honorat d'Arles vint, au commencement du Ve siècle, dans le bourg de Centron. Une lettre du pape Léon Ier datée de 451 permet d'affirmer qu'il y avait un évêque à Darantasia pour le diocèse de Tarentaise qui correspondait au territoire de la civitas Ceutronum. À Darantasia, son disciple supposé, Jacques d'Assyrie, moine de Lérins, est considéré comme celui qui évangélisa la Tarentaise et bâtit une église qu'il dédia à saint Pierre. Il serait ainsi devenu le premier évêque de la vallée.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé, (réimpr. 2004, 2021) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 460-461.
  2. a b et c Bergeri 2007, p. 163 (lire en ligne).
  3. a et b Christian Sorrel, Histoire de la Savoie en images : images, récits, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 461 p. (ISBN 2-84206-347-3), p. 72-73.
  4. Jules-Joseph Vernier, Étude historique et géographique sur la Savoie, Le Livre d'Histoire - Res Universis (réimpr. 1993) (1re éd. 1896), 137 p. (ISBN 2-7428-0039-5, ISSN 0993-7129), p. 33-43.
  5. François Bertrandy, « La Savoie à l'époque romaine - 2. Le réseau routier », sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - Sabaudia.org (consulté en ).
  6. a b et c Histoire de Savoie, 1982, p. 348-349.
  7. a b c d e et f Bergeri 2007, p. 166-168 (lire en ligne).
  8. Jean-Pierre Leguay, Les Mérovingiens en Savoie (534-751), Fontaine-le-Puits, Académie de la Val d'Isère, coll. « Mémoires et documents », , 151 p. (ISSN 1272-3460, lire en ligne), p. 145.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]