Gare de Mont-de-Marsan

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Mont-de-Marsan
Image illustrative de l’article Gare de Mont-de-Marsan
Bâtiment voyageurs.
Localisation
Pays France
Commune Mont-de-Marsan
Adresse 15, avenue de la Gare
40000 Mont-de-Marsan
Coordonnées géographiques 43° 53′ 05″ nord, 0° 30′ 16″ ouest
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87671016
Site Internet La gare de Mont-de-Marsan, sur le site officiel de SNCF Gares & Connexions
Services TER Nouvelle-Aquitaine
Fret SNCF
Caractéristiques
Ligne(s) Morcenx à Bagnères-de-Bigorre
Marmande à Mont-de-Marsan
Dax à Mont-de-Marsan
Nérac à Mont-de-Marsan (HS)
Voies 5 + voies de service
Quais 3
Transit annuel 440 531 voyageurs (2022)
Altitude 63 m
Historique
Mise en service 6 septembre 1857
Correspondances
Tma   D     N  
XL'R  01   02   22 
TER Aquitaine Pau/Mont-de-Marsan Agen/Mont-de-Marsan
liO 934961

Carte

La gare de Mont-de-Marsan est une gare ferroviaire de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) située à Mont-de-Marsan, chef-lieu du département français des Landes. Terminus de la ligne Morcenx – Mont-de-Marsan pour le trafic voyageurs, elle est desservie par des trains TER Nouvelle-Aquitaine.

Situation ferroviaire[modifier | modifier le code]

Établie à 61 mètres d'altitude, la gare de Mont-de-Marsan, qui dépend de la région ferroviaire de Bordeaux, est située au point kilométrique (PK) 147,042[1] de la ligne de Morcenx à Bagnères-de-Bigorre, entre les gares de Saint-Martin-d'Oney et de Grenade-sur-l'Adour (ouverte uniquement au fret).

C'est une gare de bifurcation située au PK 170,0[1] de la ligne de Marmande à Mont-de-Marsan (partiellement utilisée pour le fret), au PK 211,4[1]de la ligne de Dax à Mont-de-Marsan (fret partiel) et au PK 228,2[1] de la ligne de Nérac à Mont-de-Marsan (déclassée).

Elle est équipée de trois quais : le quai X dispose d'une longueur utile de 160 m pour la voie 1, le quai Y d'une longueur utile de 120 m pour la voie 2 et le quai Z d'une longueur utile de 100 m pour la voie 4[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

XIXe siècle

Le conseil municipal de Mont-de-Marsan du se prononce en faveur du passage de la ligne de Bordeaux à Bayonne par la cité. Malgré cela, le tracé définitif, validé par le décret du 24 août 1852, évite la préfecture des Landes et passe par Dax mais prévoit un embranchement à Morcenx vers Mont-de-Marsan. Cette première ligne passant par Mont-de-Marsan (ultérieurement prolongée vers Tarbes puis Bagnères-de-Bigorre) est construite par la Compagnie des chemins de fer du Midi, fondée en 1852 par les frères Jacob et Isaac Pereire[3].

Le projet prend du retard en raison de désaccords sur la question de l'emplacement de la gare. L'administration finit par se ranger à l'avis de la Compagnie des chemins de fer du Midi en 1855, pour une implantation en un lieu propice à la desserte de la ville et au prolongement à venir du chemin de fer vers Tarbes[4]. Le choix se porte ainsi sur les terrains des métairies dénommées La Justice, Rigole, Plumaçon et Roussinon, toutes situées à l'époque sur la commune de Saint-Pierre-du-Mont (le quartier de la gare ne sera rattaché à Mont-de-Marsan que le , en même temps que les communes de Saint-Jean-d'Août-et-Nonères et Saint-Médard-de-Beausse[n 1])[3].

La gare de Mont-de-Marsan (dite « gare du Midi ») est quasi achevée en juin 1857[n 2]. La rapidité de construction s'explique par l'adoption d'un plan type dit « Midi », utilisé pour la plupart des gares de la Compagnie durant ces années. Une halle à marchandises est érigée en même temps. Le service voyageurs et marchandises ouvre le dimanche 6 septembre 1857, sans cérémonie ni festivité[5]. Si les débuts sont modestes, le lancement de la liaison avec Tarbes en 1859 intensifie notablement le trafic voyageurs, en raison notamment des pèlerins se rendant à Lourdes[4].

Avec la dernière grande phase nationale de construction ferroviaire (plan Freycinet - 1878), Mont-de-Marsan devient un important nœud ferroviaire[4] au centre d'une étoile à six branches avec cinq lignes d'intérêt local de la Compagnie des chemins de fer du Midi vers[6] :

et le chemin de fer vers Luxey (1906)[6], nécessitant la construction d'une deuxième gare à Saint-Jean-d'Août.

De nouveaux ponts ferroviaires sont construits (pont de Mi-Carrère, pont de Batz, pont du Manot)[n 3], des passages à niveau et leurs maisons de garde sont créés[4]. L'accroissement du transport par voie ferrée de marchandises met à mal la batellerie montoise avec pour conséquence l'arrêt définitif de l'activité du port de Mont-de-Marsan en 1903.

XXe siècle

En cette même année 1903 est édifiée la halle au-dessus des voies ferrées ou marquise de la gare du Midi, mettant les passagers à l'abri des intempéries[7]. Le président de la République, Raymond Poincaré, arrive à la gare lors de sa visite de la ville le 6 octobre 1913 à l'occasion des fêtes présidentielles. Il est accueilli au son de l'orchestre du 34e régiment d'infanterie. Il quitte la ville le même jour par la gare[8].

En septembre 1914, soit quelques semaines après le début de la Première Guerre mondiale, 900 prisonniers de guerre allemands arrivent en gare de Mont-de-Marsan après plusieurs jours de trajet en wagons à bestiaux pour être éloignés du front et éviter d'être repris par leur camp. Les blessés sont envoyés vers un hôpital de fortune au lycée Victor-Duruy, les valides sont dans un premier temps retenus aux arènes du Plumaçon et les décédés sont inhumés au cimetière militaire allemand de Mont-de-Marsan aménagé pour l'occasion[10].

Dès le début de l'Occupation de la ville le 27 juin 1940, la gare devient un point de filtrage avec contrôle d'identité obligatoire. À partir du 25 juin 1940, la ville est traversée par la ligne de démarcation (zone occupée au nord et zone libre au sud), scindant également le département des Landes en deux selon un axe Roquefort, Mont-de-Marsan, Saint-Sever, Hagetmau, jusqu'à Orthez2. La section de la voie ferrée de la ligne de Marmande à Mont-de-Marsan, parallèle au boulevard d'Alingsås, matérialise une partie du tracé de cette ligne. Le passage à niveau situé 43, avenue de Villeneuve est un point de contrôle. La libération de Mont-de-Marsan se produit le 21 août 1944 avec la bataille du pont de Bats[11].

L'arrêt de la conscription en France et la fermeture consécutive de la caserne Bosquet en 1998 entraîne une baisse sensible de la fréquentation de la gare de Mont-de-Marsan.

Ligne de Morcenx à Bagnères-de-Bigorre[modifier | modifier le code]

Morcenx - Mont-de-Marsan

Longue de 33 km, la ligne dessert Arjuzanx, Arengosse, Ygos et Saint-Martin-d'Oney. Son ouverture a lieu en 1857 (le 12 janvier, excepté le tronçon Saint-Martin-d'Oney - Mont-de-Marsan, qui n'est livré que le ). De nos jours, elle reste la seule voie ferrée en service voyageurs de Mont-de-Marsan, reliant la ville à Bordeaux via Morcenx en une heure et huit minutes[3].

Mont-de-Marsan - Bagnères-de-Bigorre

Cette ligne est le prolongement de la ligne précédente entre Morcenx et Mont-de-Marsan. Son tracé est défini par arrêté préfectoral du 25 février 1857[3]. Elle dessert Grenade-sur-l'Adour, Cazères-sur-l'Adour, Aire-sur-l'Adour et Riscle[3]. L'inauguration de la section Mont-de-Marsan - Tarbes a lieu le [12], Il est prévu ce jour-là que le train inaugural avec à son bord l'Empereur Napoléon III, sa femme l'Impératrice Eugénie et leur fils le Prince Impérial s'arrête en gare de Mont-de-Marsan, mais le convoi passe sans s’arrêter devant les trophées, arcs de triomphe, portiques que l'on a dressés pour l'occasion. Pour la municipalité, le préfet et l'orchestre venus attendre le train impérial, la déception est grande. Le couple impérial repasse le 28 du même mois, cette fois, le train s’arrête en gare et les autorités complimentent les souverains qui répondent par quelques mots aimables sans toutefois descendre[13]. La ligne ferme le 12 octobre 1970[14].

Ligne Mont-de-Marsan - Marmande[modifier | modifier le code]

Le tracé de la ligne est approuvé par arrêté préfectoral du 10 octobre 1877. Le tronçon Mont-de-Marsan Roquefort Bourriot-Bergonce est mis en service le 16 novembre 1882 et prolongé jusqu'à Marmande en 1893. Cette ligne, qui enjambe le Midou part le pont de Mi-Carrère[3], n'assure plus de trafic voyageurs depuis le 2 octobre 1938 et ferme partiellement au service des marchandises en 1971.

Ligne Mont-de-Marsan - Dax[modifier | modifier le code]

Le tronçon entre Mont-de-Marsan et Saint-Sever, long de 17 km, ouvre le 12 août 1891. Celui entre Saint-Sever à Dax démarre quant à lui le 10 novembre 1899. Ce tracé par la Chalosse dessert Haut-Mauco, Saint-Sever, Montaut, Mugron, Montfort-en-Chalosse, Hinx et Narrosse. Le trafic voyageurs cesse le 7 avril 1970 pour être remplacé par une ligne de bus. Au-delà de cette date, des convois de céréales ont occasionnellement emprunté la ligne entre Mont-de-Marsan et le silo de la coopérative Maïsadour à Haut-Mauco[3]. De nos jours, la section entre Dax et Saint-Sever a été réaménagée pour devenir la Voie verte de Chalosse.

Ligne Mont-de-Marsan - Nérac[modifier | modifier le code]

La section Mézin-Nérac est opérationnelle dès 1890 et celle entre Mézin et Mont- de-Marsan, longue de 79 km, n'est mise en service que le 12 décembre 1897. C'est la dernière ligne aménagée par la Compagnie du Midi. Dans les Landes, son tracé passe par Bougue, Villeneuve-de-Marsan et Gabarret. Solennellement inaugurée le 25 décembre 1897, elle ferme définitivement son trafic voyageurs le 2 octobre 1938. Concernant le service des marchandises, le tronçon Mont-de-Marsan - Gabarret ferme définitivement le 3 novembre 1969. L'emprise de cette voie ferrée, devenue propriété du conseil départemental des Landes, est réaménagé en piste cyclable en 1978 (voie verte du Marsan et de l'Armagnac)[3].

Ligne Mont-de-Marsan - Luxey[modifier | modifier le code]

Cette ligne est mise en service le 12 juillet 1906 pour faciliter l'exploitation de la forêt des Landes[15]. La concession de la ligne est obtenue en 1902 par un particulier nommé Pierre Ortal. La Société anonyme du chemin de fer d'intérêt local de Luxey à Mont-de-Marsan se substitue à ce dernier le 17 novembre 1906 pour exploiter la ligne. Longue de 36,5 km, elle franchit la Midouze par le pont du Manot et dessert les gares de Saint-Jean-d'Août[n 4], Uchacq-et-Parentis, Cère, Brocas, Labrit et Le Sen. Le trafic voyageurs cesse en 1950 et celui des marchandises en 1959. La voie ferrée est déclassée en 1960, excepté les quatre premiers kilomètres, utilisés jusqu'en 1964 pour le transport de carburant vers la base aérienne 118. En 1992, l'emprise de cette voie ferrée est transformée en voirie routière (avenue Pierre Mendès France, boulevard de Tudela et boulevard Claude Lévi-Strauss)[3].

Service des voyageurs[modifier | modifier le code]

Accueil[modifier | modifier le code]

Gare[16] SNCF, elle dispose d'un bâtiment voyageurs, avec guichet, ouvert tous les jours. C'est une gare « Accès Plus » disposant d'aménagements et de services pour les personnes à la mobilité réduite.

Desserte[modifier | modifier le code]

La gare est desservie par les trains TER Nouvelle-Aquitaine. Elle se situe sur une ligne unique, Mont-de-Marsan - Morcenx, dont elle est le terminus. Cette situation est due à la Compagnie des Chemins de fer du Midi, société concessionnaire avant la création de la SNCF, qui n'inclut Mont-de-Marsan que dans un réseau secondaire, situation qui pénalisera la pleine expansion de la cité.

Même s'il s'agit de réseau secondaire, Mont-de-Marsan n'en était pas moins un nœud ferroviaire. Il existait en effet une ligne vers Marmande (ligne qui était ouverte au fret jusqu'à Roquefort, jusqu'à fermeture en 2013-2014), une ligne vers Dax et Hagetmau (fret jusqu'à Hagetmau (fermée depuis 2014), branche St-Sever - Dax déposée), une ligne vers Tarbes (ligne qui était ouverte au fret, jusqu'à fermeture en 2014) et une ligne vers Port-Sainte-Marie (déposée, piste cyclable jusque Villeneuve-de-Marsan).

Sur toutes ces lignes, le service voyageurs a été transféré sur route et est aujourd'hui assuré par les autocars TER, à l'exception de Roquefort et au-delà, desservi par les autocars départementaux des Landes.

Service des marchandises[modifier | modifier le code]

Cette gare est ouverte au service du fret[17].

Cinéma[modifier | modifier le code]

Une des dernières scènes du film J'embrasse pas d'André Téchiné sorti en 1991 est tournée dans la gare de Mont-de-Marsan (la caserne Bosquet a également servi de décor dans ce même film).

Projets[modifier | modifier le code]

Il est prévu à l'horizon 2027, en parallèle à l'ouverture du tronçon Captieux - Dax du GPSO, la création d'une gare TGV à la périphérie de la ville, avec une liaison TER entre l'ancienne gare et la nouvelle. Cette liaison réutilisera les derniers kilomètres de la ligne de Marmande à Mont-de-Marsan puis se poursuivra par un tronçon nouveau jusqu'à la gare TGV.

Galerie de photographies[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Voir la fondation de Mont-de-Marsan
  2. La période du Second Empire est très favorable au développement économique du département. Voir l'histoire des Landes
  3. Voir la liste des ponts de Mont-de-Marsan
  4. La gare de Saint-Jean-d'Août, également dite « gare du Nord » pour la distinguer de la gare de Mont-de-Marsan, dite « gare du Midi », était située à l'emplacement de l'actuelle Régie des transports landais, 99 rue Pierre Benoît

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Revue : La Vie du Rail, n°2 130
  2. Site rff.fr, Document de référence du réseau : annexes 7 : autres installations, 2012 p. 53/89 lire (consulté le 22 novembre 2011).
  3. a b c d e f g h i et j Alain Lafourcade, Mont-de-Marsan de A à Z, Saint-Cyr-sur-Loire, Éditions Alan Sutton, , 144 p. (ISBN 978-2-8138-0205-7), p. 122-125
  4. a b c et d Nicolas Nauze et Ézéchiel Jean-Courret, Mont-de-Marsan, Atlas historique des villes de France : De la ville préfecture à l'agglomération (milieu du XIXe siècle - début XXIe siècle, Ausonius éditions, , 304 p. (ISBN 9782356132222), p272
  5. Journal des Landes, « Chemin de fer du Midi », sur Archives départementales des Landes, (consulté le )
  6. a et b « Description de la ligne Luxey/Mont-de-Marsan », sur monsite.com (consulté le ).
  7. Le XXe siècle à Mont-de-Marsan, Yohan Gabay, Urbanisme et habitat
  8. Le Républicain Landais, « M. Poincaré dans les Landes », sur Archives départementales des Landes, (consulté le )
  9. Le Républicain Landais, « M Poincaré dans les Landes », sur Archives départementales des Landes, (consulté le )
  10. Panneaux de présentation du cimetière militaire allemand de Mont-de-Marsan, réalisés en septembre 2007 par la Base aérienne 118 avec le soutien de l'ONAC-VG des Landes, du Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge, de l'Observatoire des relations franco-allemandes pour la construction européenne et du Centre d'expertise aérienne militaire, consultés sur site le 18 décembre 2022
  11. Itinéraires de mémoire des deux guerres mondiales à Mont-de-Marsan, Saint-Pierre-du-Mont et alentours, réalisé par l'ONACVG, AAL-ALDRES, Conseil départemental des Landes, Ville de Mont-de-Marsan, 2017, consulté le 8 février 2024
  12. Mémoire en images, Mont-de-Marsan, Serge Pacaud, éditions Alan Sutton
  13. Pascal Larrazet, Service Communication, « Ils sont passés par Mont-de-Marsan », sur www.montdemarsan.fr (consulté le ).
  14. Ludovic Claudel, Atlas historique des chemins de fer français, t. 1, La Vie du Rail, , 303 p. (ISBN 978-2370620880)
  15. Pascal Larrazet, Service Communication, « Mont-de-Marsan, ville aux trois rivières », sur www.montdemarsan.fr (consulté le ).
  16. Site SNCF Ter Aquitaine, Informations pratiques sur les gares et arrêts : Gare de Mont-de-Marsan lire (consulté le 22 novembre 2011).
  17. Site Fret SNCF : gare de Mont-de-Marsan.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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