Huyou (agrume)

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Citrus x Changshan-huyou
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Changshan-huyou
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Sapindales
Famille Rutaceae
Genre Citrus

Hybride

Citrus Changshan-huyou
Y.B.Chang (1991)

Parent A de l'hybridation
Citrus grandis Osbeck
×
Parent B de l'hybridation
C. sinensis Osbeck

Classification phylogénétique

Ordre Sapindales
Famille Rutaceae

Citrus × changshan-huyou Y. B. Chang souvent Changshan-huyou ou simplement Huyou est un agrume hybride (C. paradisi) de pamplemoussier et d'oranger traditionnellement cultivé province du Zhejiang, il est précoce. Sa culture est promue depuis les années 1980, on lui attribue nombre de propriétés favorables à la santé ce qui lui vaut d'abondantes publications académiques.

Dénomination[modifier | modifier le code]

胡柚 (hú yòu) et 葡萄柚 (Pútáo yòu) sont les noms donnés en Chine aux grapefruits (Citrus ×paradisi, pomelo) qui sont des hybrides de pamplemoussier et d'oranger. 常山胡柚 (Chángshān hú yòu) est le pomelo du Comté de Changshan, province du Zhejiang[1]. Comme les Citrus × paradisi américains dont il a la pointe d'amertume[2], il est une hybridation naturelle, vigoureux et adaptable qu'on dit plus que centenaire[1].

Citrus × changshan-huyou Y.B.Chang a été publié en 1991[3]. Citrus Paradisi cv. Changshanhuyou est utilisé en chinois[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

En 2006, un premier séquençage donne une nature hybride de bigarade et de pamplemoussier [5] (on le trouve donné comme Citrus aurantium[6] mais improprement car ce dernier est un hybride de pamplemoussier Citrus maxima et de mandarinier et non d'oranger doux). En 2019, Yafei Li et al. ont établi des arbres phylogénétiques en travaillant sur le plus ancien arbre conservé (âgé de 113 ans en 2019) dans le village de Chentang du comté de Changshan. Le parent femelle est un pamplemoussier (C. maxima), l'oranger doux est un parent mâle ou femelle, les auteurs notent des traces d'introgression de mandarinier[7].

La période actuelle voit[8] de nombreux efforts pour produire des fruits de haute qualité: expériences d'apport minéraux par voie foliaire sur des arbres greffés sur orange trifoliée Poncirus trifoliata (2016)[9]; utilisation de pectinase dans l’hydrolyse des écorces pour réduire les téguments[10], inscription comme variété comme IGP Indications Géographiques en 2020[11]. Le marketing du développement de ce fruit est actif, en 2020 un film d'animation 胡柚娃 (Húyòu wá) raconte l'histoire folklorique de la naissance de Huyou à Changshan[12], nombreux évènement autour du vieil l'arbre pied-mère classé en 2013 Arbre ancien et précieux de Quzhou. «Désormais ce petit fruit de Huyou est devenu un fruit béni pour les habitants de Changshan. Le parfum frais de Huyou flotte souvent dans les champs fertiles» écrit le Quotidien du Peuple (2023)[8].

Des textes chinois en font un ancêtre des C. paradisi américains («En 1830, les Portugais l'ont introduit de Changshan jusqu'en Floride et l'ont appelé pamplemousse»[4]), or on sait que Citrus ×paradisi vient des Caraïbes et des Bahamas, où il était présent en 1750 et a été introduit en 1824 en Floride par le comte Odet Philippe[13].

Description[modifier | modifier le code]

Arbre moyen de 5,5 m de haut, canopée étalée, partiellement épineux et rustique. Feuilles de 6 cm de long, 3 à 6 cm de large[14].

Le fruit légèrement aplati, de 300 g environ. La teneur en sucre est moyenne ( 8,3 à 9,2 ° brix), la composition en acides aminés libres est riche. La couleur de la pulpe est (sauf exception dans certaines publications académiques où la couleur est peu saturée, jaune-oranger[15]) rouge-oranger et celle de l'épicarpe est bien oranger, en ce sens il est comparable à un petit orangelo (Amel Oueslati et al. 2011 ne disposaient pas de Huyou dans leur vaste comparaison[16]). Cette coloration est due à présence d'apocaroténoïde rouge β-citraurine ainsi qu'à une forte présence de caroténoïdes totaux[17].

Il est récolté en novembre, sa bonne résistance au stockage permet des ventes jusqu'en mai[18].

'Hongrou Huyou' (OCC) au centre chimère de satsuma 'Owari' (O) et de 'Changshan Huyou' (C) à droite[15]

Cultivars et descendance[modifier | modifier le code]

  • Le cultivar Cuihong est un hybride secondaire qui aurait des traces de mandarine et de ponkan[7].
  • Il existe un cultivar rouge[17].
  • ‘Hongrou Huyou’ est une chimère de greffe (Citrus changshan-huyou + Citrus unshiu - Satsuma 'Owari') dont les métabolites ont été analysés: Ceux de la peau de la chimère provenaient du Huyou, ceux de la pulpe de la mandarine[15]. Une étude coréenne à complété les informations[19].

Ethnomédecine et médecine[modifier | modifier le code]

Le 本草綱目 (Běncǎo gāngmù) Compendium of Materia Medica (dynastie Ming) le donne capable de détoxifier les alcooliques, d'assainir l'haleine des buveurs et d'éliminer les mauvais gaz dans les intestins et l'estomac. Il stimule l'appétit[1]. Il est utilisé dans le traitement des maladies respiratoires, le mécanisme d'action des composés actifs importants (naringinine, tangeritine, lutéoline, hespérétine et auraptène) a été décrit en 2020[20].

Les études actuelles indiquent chez Qu Zhi Qiao - fruit immature séché - qu'il est une bonne source de flavonoïdes aux effets (en expérimentation animale seulement) antioxydants, anti-inflammatoires, anti-tumoral, hypoglycémique[11] dont principalement dans la peau la naringine, la néohespéridine, la narirutine. Les effets indésirables intestinaux et la compatibilité avec divers médicaments sont évoqués mais toujours avec modèle murin[11]. Le fruit mûr est riche en limonine et en nombreux dérivés de limonoïdes aux activités anti-inflammatoires[21].

Profils des HE: HY, Huyou; SG, pamplemousse; CP, pression à froid; MADH, hydrodistillation assistée par micro-ondes; SCC, colonne à cône tournant[22].

Huile essentielle[modifier | modifier le code]

Une analyse qualitative et quantitative fouillée des HE provenant de diverses méthodes d'extraction a été publiée en 2024[22]. Les auteurs isolent 12 composés aromatiques spécifiques sur les 23 que comptent les HE. Les notes florales, sucrées et fruitées sont corrélées au linalol, à l'α-terpinéol et au géraniol, les notes grasses, vertes et boisées avec les germacrène D et B et la nootkatone.

L'influence de la méthode d'extraction des HE sur le profil aromatique est bien illustrée, ainsi que la prédominance des notes grasses et boisées par rapport au pamplemousse. L'extraction assistée micro-ondes est la plus riches en alcools, cétones et oxydes. Les auteurs donnent la corrélation entre la bioactivité et les composés aromatiques[22].

Corrélation entre les composés aromatiques actifs et les attributs sensoriels du Huyou chez Huan Cheng et al. 2024. Les notes boisées de Huyou correspondent bien aux principaux composants en bleu[22].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Liang Gao et al. Citrus aurantium ‘Changshan-huyou’ An ethnopharmacological and phytochemical review. Front. Pharmacol., 2 Septembre 2022[23]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « 胡柚 », sur 百度百科 (consulté le )
  2. « 胡柚和普通柚子的区别在哪?常山胡柚是西柚吗? -种植知识- 土流网 », sur www.tuliu.com (consulté le )
  3. (en) « Citrus × changshan-huyou Y.B.Chang | Plants of the World Online | Kew Science », sur Plants of the World Online (consulté le )
  4. a et b « 常山胡柚 - 搜狗百科 », sur baike.sogou.com (consulté le )
  5. (en) C. J. Xu, L. Bao, B. Zhang et Z. M. Bei, « Parentage analysis of huyou ( Citrus changshanensis ) based on internal transcribed spacer sequences », Plant Breeding, vol. 125, no 5,‎ , p. 519–522 (ISSN 0179-9541 et 1439-0523, DOI 10.1111/j.1439-0523.2006.01263.x, lire en ligne, consulté le )
  6. (pt) « Jardim Botânico UTAD | Espécie Citrus × aurantium », sur Jardim Botânico UTAD (consulté le )
  7. a et b (en) Yafei Li, Shiyi Zhou, Xiaxiu Tong, Leizhen Wang, Taihe Xiang, « Analysis of the Origin of Citrus changshan-huyou by DNA Barcode », INTERNATIONAL JOURNAL OF AGRICULTURE & BIOLOGY, no 22,‎ , p. 973–978 (lire en ligne [PDF])
  8. a et b « 常山胡柚香(逐梦) », sur paper.people.com.cn (consulté le )
  9. http://www.plantnutrifert.org/en/article/doi/10.11674/zwyf.14381
  10. Ye Gu, Jimin Lv, Mostafa Gouda et Yanyun Zhu, « Using pectinase enzymatic peeling for obtaining high-quality Huyou (Citrus changshanensis) segments », Journal of Food Composition and Analysis, vol. 125,‎ , p. 105706 (ISSN 0889-1575, DOI 10.1016/j.jfca.2023.105706, lire en ligne, consulté le )
  11. a b et c Liang Gao, Hui Zhang, Chun-Hui Yuan et Ling-Hui Zeng, « Citrus aurantium ‘Changshan-huyou’—An ethnopharmacological and phytochemical review », Frontiers in Pharmacology, vol. 13,‎ , p. 983470 (ISSN 1663-9812, PMID 36133822, PMCID 9483622, DOI 10.3389/fphar.2022.983470, lire en ligne, consulté le )
  12. « 8年磨一剑,动画电影《胡柚娃》上映_浙江党建网 », sur www.zjdj.com.cn (consulté le )
  13. Gérard Charpentier, « PHILIPPE ODET », sur Le Soleil de la Floride, (consulté le )
  14. « 常山胡柚 », sur 百度百科 (consulté le )
  15. a b et c Min Zhang, Luyang Jing, Qun Wu et Kaijie Zhu, « Metabolite profile comparison of a graft chimera ‘Hongrou Huyou’ (Citrus changshan-huyou + Citrus unshiu) and its two donor plants », BMC Plant Biology, vol. 19, no 1,‎ , p. 582 (ISSN 1471-2229, PMID 31878871, PMCID PMC6933880, DOI 10.1186/s12870-019-2173-4, lire en ligne, consulté le )
  16. Rym Belaid, Amel Jaidane, Insaf Oueslati et Chadia Zouaoui, « An eleven-year-old girl presenting with Graves' ophtalmopathy », Endocrine Abstracts,‎ (ISSN 1479-6848, DOI 10.1530/endoabs.56.p1015, lire en ligne, consulté le )
  17. a et b Yuting Luan, Shasha Wang, Ruqian Wang et Changjie Xu, « Accumulation of red apocarotenoid β-citraurin in peel of a spontaneous mutant of huyou (Citrus changshanensis) and the effects of storage temperature and ethylene application », Food Chemistry, vol. 309,‎ , p. 125705 (ISSN 0308-8146, DOI 10.1016/j.foodchem.2019.125705, lire en ligne, consulté le )
  18. « 胡柚 », sur 百度百科 (consulté le )
  19. (ko) Min Zhang, Zequn Zhang, Qun Wu et Fuzhi Ke, « Chimerism Evaluation of ‘Hongrou Huyou’, a Grafted Chimera between Citrus changshan-huyou and Citrus unshiu », Horticultural Science and Technology, vol. 38, no 1,‎ , p. 107–117 (ISSN 1226-8763 et 2465-8588, DOI 10.7235/HORT.20200011, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) Shiyi Chen, Wenkang Huang, Xiaoyu Li et Lijuan Gao, « Identifying Active Compounds and Mechanisms of Citrus changshan-Huyou Y. B. Chang against URTIs-Associated Inflammation by Network Pharmacology in Combination with Molecular Docking », Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine, vol. 2022,‎ , e2156157 (ISSN 1741-427X, DOI 10.1155/2022/2156157, lire en ligne, consulté le )
  21. Yu-Hong Hu, Jin Liu, Heng Li et Wei Tang, « Chemical Constituents from Citrus changshan-huyou and Their Anti-Inflammatory Activities », Chemistry & Biodiversity, vol. 17, no 11,‎ , e2000503 (ISSN 1612-1880, PMID 32940397, DOI 10.1002/cbdv.202000503, lire en ligne, consulté le )
  22. a b c et d (en) Huan Cheng, Feifei Liu, Yanru Zhang et Zhiyue Ye, « The Flavor Characterization of ‘Huyou’ (Citrus changshanensis) Essential Oils Extracted by Conventional and Novel Methods », Agriculture, vol. 14, no 1,‎ , p. 131 (ISSN 2077-0472, DOI 10.3390/agriculture14010131, lire en ligne, consulté le )
  23. Liang Gao, Hui Zhang, Chun-Hui Yuan et Ling-Hui Zeng, « Citrus aurantium ‘Changshan-huyou’—An ethnopharmacological and phytochemical review », Frontiers in Pharmacology, vol. 13,‎ (ISSN 1663-9812, DOI 10.3389/fphar.2022.983470/full, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]