Le Chemin de Paradis

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Mythes et fabliaux

Le Chemin de Paradis
Image illustrative de l’article Le Chemin de Paradis
Réédition de 1937.

Auteur Charles Maurras
Pays Drapeau de la France France
Préface Anatole France
Genre Roman
Éditeur Calmann-Lévy
Lieu de parution Paris
Date de parution 1895
Nombre de pages 326
Chronologie

Le Chemin de Paradis est un livre de contes du journaliste et homme politique français Charles Maurras publié en . Il s'agit du premier livre de Maurras.

Présentation[modifier | modifier le code]

Structure[modifier | modifier le code]

La publication originale est divisée en neuf contes. Cinq des contes ont été publiés antérieurement dans plusieurs périodiques. « Les Serviteurs » et « Le Jour des Grâces » sont respectivement publiés dans la Revue bleue le [1] et le [2]. « Le Miracle des Muses » et « La Consolation de Trophine » sont écrits chacun dans la Revue hebdomadaire le [3] et le [4]. Le conte « La Bonne Mort » est publié dans La Cocarde des 15, 17, 18 et 19 novembre 1894[5],[6],[7]. Ce dernier conte est dédié à Maurice Barrès[8] tandis que le livre est dédié à Frédéric Amouretti[9].

La préface est quant à elle datée de 1894[10].

Analyse[modifier | modifier le code]

Le « Chemin de Paradis » est un chemin qui longe l'étang de Caronte et sur lequel s'ouvre la maison familiale de Maurras.

Le Chemin de Paradis est pensé comme « un antidote aux dérèglements intellectuels et moraux du romantisme et de ses postérités »[11].

D'après Philippe Ariès, les textes sont empreints d'un « hellénisme d'époque, celui de Renan et de Leconte de Lisle »[10]. Les thèmes évoqués dans ces contes sont la « résonance nietzschéenne, le surhomme et la dérision de la charité chrétienne qui exalte les faibles et les voue à la démesure, tandis que la piété antique, en les maintenant à leur place dans l'harmonie universelle, leur assurait au contraire un paisible bonheur »[12].

Il s'agit d'un livre consacré à la mort[12] avec sept contes centrés sur ce thème[13].

« Dans ces contes, Maurras a voulu montrer que la volupté était mortelle : au-delà du moment de la plénitude divine de la joie, de l'amour, de la beauté, qui est aussi connaissance, l'homme n'a d'autre choix qu'entre la mort harmonieuse, et la déchéance laide, douloureuse. Parvenu à cette plénitude, il incline dont à « l'éternel repos », « l'enviable tranquillité ». »

— Philippe Ariès

Devant le caractère polémique de certains passages, Maurras préfère épurer la seconde édition[14].

Autour du livre[modifier | modifier le code]

Marcel Proust déclare son admiration pour ce livre[14].

Selon Philippe Ariès, l'ouvrage « serait resté dans l'oubli [...] si quelques théologiens ne l'avaient malicieusement exhumé pour l'utiliser comme arme de guerre dans les manœuvres qui ont précédé la condamnation pontificale de l'Action française »[10]. Le , le pape Pie XI ordonne la rupture des catholiques avec l'Action française et publie le décret de la congrégation de l'Index du qui condamne sept œuvres de Maurras dont Le Chemin de Paradis[15]. À la suite de cela, Maurras retranche entièrement « La Bonne Mort » dans sa réédition de 1927[13]. Il regrette ce livre mais ne le renie absolument pas, préférant ôter certains passages et commenter ses contes[10].

Lien externe[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La Revue politique et littéraire, (lire en ligne)
  2. La Revue politique et littéraire, (lire en ligne)
  3. La Revue hebdomadaire, (lire en ligne)
  4. La Revue hebdomadaire, (lire en ligne)
  5. La Cocarde, (lire en ligne)
  6. La Cocarde, (lire en ligne)
  7. La Cocarde, (lire en ligne)
  8. Maurras 1974, p. 143.
  9. Nguyen 1974, p. 125.
  10. a b c et d Ariès 1972, p. 27.
  11. L'esthétique maurrassienne ou les métamorphose de l'atticisme par Martin Motte dans Charles Maurras (préf. Jean-Christophe Buisson), L'Avenir de l'intelligence et autres textes, Groupe Robert Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 978-2-221-21928-7, lire en ligne), p. 117-1193
  12. a et b Ariès 1972, p. 28.
  13. a et b Ariès 1972, p. 29.
  14. a et b Goyet 2002.
  15. Jacques Prévotat, « La condamnation de l'Action française par Pie XI », Publications de l'École Française de Rome, vol. 223, no 1,‎ , p. 359–395 (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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