Le Poilu victorieux
| Artiste | |
|---|---|
| Date |
1920 |
| Type | |
| Technique |
Le Poilu victorieux, aussi appelé Poilu de la Victoire ou Poilu triomphant, est une œuvre du sculpteur français Eugène Bénet, réalisée en 1920. Représentant un soldat français de la Première Guerre mondiale, le poilu, elle orne plusieurs centaines de monuments aux morts à travers la France.
Description[modifier | modifier le code]
L'œuvre est une sculpture en bronze ou en fonte. Elle représente un poilu, debout et brandissant dans son poing droit une palme et une couronne de laurier. Sa jambe droite est légèrement avancée, fléchie en appui sur une pierre. Le soldat est moustachu et en uniforme complet, y compris la capote et le casque Adrian. Il a la bouche ouverte, donnant l'impression qu'il est en train de crier ou de chanter. Il semble se dégager une certaine colère de son expression[1]. Il tient un fusil Lebel dans sa main gauche[2] ; une cartouchière est passée à sa ceinture et un masque à gaz pend en bandoulière. Sa poitrine arbore la Légion d'honneur, la Médaille militaire, et la Croix de guerre[3], et il porte une fourragère sur l'épaule gauche. Les signatures du sculpteur et du fondeur sont portées sur le socle de la statue.
Un grand nombre de ces statues sont en fonte de fer (d'un poids d'environ 420 kg), moins onéreuses, et elles ont parfois été peintes. L'exemplaire de Dol-de-Bretagne, par exemple, mesure 2,63 mètres[4].
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Détail de la signature du sculpteur « Eug Bénet » sur l'exemplaire de Civray (Vienne). -
Détail de la signature de la fonderie « A. DURENNE » sur l'exemplaire de Saint-Nizier-le-Bouchoux (Ain). -
Exemplaire peint à Roche (Loire).
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Historique[modifier | modifier le code]
À partir de 1918, après la fin de la Première Guerre mondiale, une grande majorité des communes de France organisent l'érection de monuments aux morts pour commémorer leurs victimes. Pour répondre à la demande, les fonderies d'art proposent des sculptures dédiées sur catalogue.
Le Poilu victorieux est réalisé par Eugène Bénet en 1920, à destination de la fonderie Antoine Durenne. Il s'agit de l'un des modèles de sculptures les plus populaires parmi ceux proposés pour orner les monuments aux morts : son tirage est estimé à environ 900 exemplaires[5],[6],[7], représentant à lui seul 6 %[8] à 10 %[9] des monuments aux morts de la Première Guerre mondiale[9], ce qui en ferait l'œuvre d'art public la plus répandue en France[8]. Généralement, ce sont de petites communes qui optent pour ce modèle de monument.
L'exemplaire de Saurat, en Ariège, a été inscrit monument historique à titre objet par arrêté du [10],[11],[12].
Une reproduction est exposée dans la salle d'introduction du musée de la Grande Guerre à Meaux[13],[14].
Monuments aux morts constitués de cette statue[modifier | modifier le code]
France[modifier | modifier le code]
Les monuments sont classés par ordre alphabétique de région. Au sein de celles-ci, par ordre alphabétique de départements et, au sein de ceux-ci, par ordre alphabétique de communes.
Des exemplaires du Poilu victorieux ont notamment été installés à[15] :
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Canada[modifier | modifier le code]
Un modèle a été donné par la France au Canada, en mémoire de la participation à la Première Guerre mondiale des combattants de l'ouest canadien[33] ; il est installé en 1931 devant la cathédrale Saint-Boniface à Winnipeg (49° 53′ 21″ N, 97° 07′ 25,9″ O), sur un socle dessiné par Nicolas Pirotton[34],[35].
Autres statues ressemblant au Poilu victorieux[modifier | modifier le code]
Plusieurs statues de poilu, présentes sur des monuments aux morts en France, sont assez semblables au Poilu victorieux et peuvent être confondues avec lui. Elles sont néanmoins beaucoup moins répandues.
Statue de Charles Caby[modifier | modifier le code]
Charles Caby a réalisé une statue présente sur trois monuments aux morts du Nord-Pas-de-Calais[36]. Les différences notables avec Le Poilu victorieux sont que : la couronne de laurier brandie par le poilu est orientée verticalement, le poilu ne brandit pas de palme dans sa main droite et sa bouche est fermée.
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Statue de Martial Caumont[modifier | modifier le code]
| Commune | Département | Coordonnées géographiques | Photo |
|---|---|---|---|
| Vic-en-Bigorre | Hautes-Pyrénées | 43° 23′ 10″ N, 0° 03′ 16″ E | _1.jpg) |
Statue d'Élie Le Goff[modifier | modifier le code]
Élie Le Goff a réalisé une statue présente sur plusieurs monuments aux morts de Bretagne[7]. Les différences notables avec Le Poilu victorieux sont que : le poilu brandit un rameau de laurier et non une couronne, le poilu porte un béret de marin à la place du casque sur quelques exemplaires[37], le poilu lève son bras gauche et non le droit, la crosse de son fusil est en appui sur un casque à pointe, la bouche du poilu est fermée, c'est sa jambe gauche qui est avancée et fléchie, en appui sur un canon.
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Autres statues ressemblant au Poilu victorieux[modifier | modifier le code]
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Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Monument aux morts - Le poilu victorieux à Senonnes (53) », sur Petit Patrimoine.
- Le patrimoine des communes de la Meuse, Paris, Flohic, coll. « Le patrimoine des communes de France », , 1278 p. (ISBN 2-84234-074-4), p. 714.
- Daniel Mouraux, « Le Poilu » [PDF], Société hyéroise d'histoire et d'archéologie, .
- Patrick Amiot, Dol-de-Bretagne d'hier à aujourd'hui : Regard sur son histoire à travers ses rues, Dinan, Patrick Amiot, , 319 p. (ISBN 2-9500660-0-3), p. 68.
- Antoine Prost, avec Philippe Billois, Les anciens combattants et la société française : 1914-1939, vol. 3 : Mentalités et idéologies, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1977, 268 p. (ISBN 2-7246-0393-1) (les 3 vol.) (ISBN 2-7246-0392-3) (vol. 3), p. 46 et 48.
- Corinne Gautier et Dominique Renoux, « L'art de série », dans Monuments de mémoire : Les monuments aux morts de la Première Guerre mondiale, Mission permanente aux commémorations et à l'information historique, 1991, 318 p. (ISBN 2-11-086970-4), p. 142.
- Antoine Prost, « Le sens de la guerre : Les monuments aux morts de 1914-1918 en France », dans Stéphanie Claisse (dir.) et Thierry Lemoine (dir.), Comment (se) sortir de la Grande guerre ? Regards sur quelques pays « vainqueurs » : la Belgique, la France et la Grande-Bretagne (actes de la journée d'étude, Louvain-la-Neuve, , organisée par le FNRS de Bruxelles et le département Histoire de l'Université catholique de Louvain), Paris/Budapest/Kinshasa etc., L'Harmattan, coll. « Structures et pouvoirs des imaginaires », , 159 p. (ISBN 2-7475-9207-3), p. 22.
- « Artistes, fonderies et monuments aux morts... », Association pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine métallurgique haut-marnais, .
- Rémi Dalisson, Les guerres & la mémoire : enjeux identitaires et célébrations de guerre en France de 1870 à nos jours, Paris, CNRS Éditions, , 332 p. (ISBN 978-2-271-07236-8).
- « statue (monument aux morts) : Le Poilu victorieux », notice no PM09004431, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « statue (figure colossale) du Poilu victorieux », notice no IM09002382, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Monument aux morts de la guerre de 1914-1918, de la guerre de 1939-1945, de la guerre de 1946-1954 et de la guerre de 1954-1962 », notice no IA09000981, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Meaux : Gallieni scrute désormais la Grande Guerre au musée », Le Parisien, .
- Nicolas Pelé, « Le musée de la Grande Guerre à Meaux célèbre ses 10 ans », sur Au rendez-vous du voyageur, .
- Véronique Dujardin, « Un Poilu victorieux de Eugène Bénet, 3: partout en France », .
- « Bellevue-la-Montagne (43350) », sur Les monuments aux morts, Université de Lille.
- « Monument aux morts de 14-18 à Saint-Martin-la-Sauveté », sur e-monumen
- « Monument aux morts du Brugeron », sur e-monumen
- « Monument aux morts de 14-18 à Randan », sur e-monumen
- « Monument aux morts de 14-18 à Saint-Maurice-lès-Châteauneuf », sur e-monumen
- « Monument aux morts de 1914-1918 à Chamvres », sur À nos grands hommes
- « Monument aux morts de 14-18 à Chamvres », sur e-monumen
- « Monument aux morts de 1914-1918 à Neuvy-Sautour », sur À nos grands hommes
- « Monument aux morts de 1914-1918 à Saint-Julien-du-Sault », sur À nos grands hommes
- « Monument aux morts de 1914-1918 à Boiscommun », sur À nos grands hommes
- « Monument aux morts de 1914-1918 à Arrancy-sur-Crusne », sur À nos grands hommes.
- « Flines-lez-Raches (59148) », sur Les monuments aux morts, Université de Lille.
- Alain Choubard, « Pacy-sur-Eure », Les monuments aux morts sculptés en France : Eure, sur monumentauxmorts.fr, .
- « Monument aux morts de 1914-1918 à Lafox », sur À nos grands hommes
- « Monument aux morts de 14-18 à Buzy », sur e-monumen
- « Monument aux morts de 14-18 à Angliers », sur e-monumen
- « Monument aux morts de 1914-1918 à Saint-Michel-en-l'Herm », sur À nos grands hommes.
- « Connaissez-vous les monuments commémoratifs de guerre de Winnipeg? », sur Radio-Canada.ca, Société Radio-Canada, (consulté le ).
- (en) Richard Flynn, « Across Canada by Train, September 2009 ».
- David Karel, Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord : Peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes, et orfèvres, Québec, Musée du Québec et Presses de l'Université Laval, , 962 p. (ISBN 2-7637-7235-8, lire en ligne), p. 642.
- Alain Choubard, « Villers-Guislain », Les monuments aux morts sculptés en France : Nord, sur monumentsauxmorts.fr, .
- Alain Choubard, « Belz », Les monuments aux morts sculptés en France : Morbihan, sur monumentsauxmorts.fr, .
- Alain Choubard, « Monflanquin », Les monuments aux morts sculptés en France : Lot-et-Garonne, sur monumentsauxmorts.fr, .
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- France Debuisson, À nos grands hommes : La sculpture publique française jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale - Chercher et comprendre, Paris, musée d'Orsay et INHA, , double CD-ROM interactif (ISBN 2-9519307-1-2).
- Karin Egnell, « Eugène Bénet et le Poilu victorieux », Le Pays d'Auge, vol. 64, no 6 « La Grande Guerre en pays d'Auge », , p. 31–32 (lire en ligne).
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Poilu au repos d'Étienne Camus, autre modèle de monument aux morts qui aurait lui aussi été produit à environ 900 exemplaires
- La Victoire en chantant, autre statue de poilu érigée sur de nombreux monuments aux morts.
- Poilu mourant
- Monument aux morts pacifiste
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Pour l'ensemble des points mentionnés sur cette page : voir sur OpenStreetMap (aide), Bing Cartes (aide) ou télécharger au format KML (aide).
- Dossier pédagogique sur la statue sur le site Histoire des arts de l'académie de Rouen.
