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Etablissement public d’aménagement de la Meuse et de ses affluents (EPAMA)
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Logo de l'EPAMA
Situation
Région Grand Est
Création 2 juillet 1996
Type EPTB
Domaine environnement, prévention des risques naturels
Siège Charleville-Mézières (Ardennes)
Coordonnées 49° 46′ 12″ N, 4° 43′ 18″ E
Langue français
Organisation
Effectifs 14
Président Bernard Dekens

Site web epama.fr

L’établissement public d’aménagement de la Meuse et de ses affluents (EPAMA), créé en 1996 dans les Ardennes (Grand Est), est un syndicat mixte de collectivités et un établissement public territorial de bassin depuis 2009. Outil de coopération des collectivités locales, il joue un rôle dans la gestion du bassin versant français de la Meuse et de ses affluents. Ses missions principales sont : prévenir les inondations ; assurer une gestion durable de la ressource en eau ; préserver, gérer et restaurer la biodiversité des écosystèmes aquatiques et des zones humides.

Territoire[modifier | modifier le code]

La Meuse, fleuve international, traverse trois pays (France, Belgique et Pays-Bas) sur 950 km. Sur l’ensemble de son linéaire, 9 millions d’habitants sont concernés par sa bonne santé.

Son cours français s’étend sur environ 450 km et parcourt d’amont en aval les départements de la Haute-Marne, des Vosges, de la Meuse et des Ardennes. Elle compte onze principaux affluents : le Flambart, le Mouzon, le Vair, la Saônelle, l’Aroffe, la Chiers, la Bar, la Vence, la Sormonne, la Semoy, le Viroin, la Houille. La superficie du bassin versant français est d’environ 9000 km² (Meuse et Sambre), 7800 km² pour la Meuse seule.

L’EPAMA intervient sur un bassin versant où vivent 500 000 personnes dans 850 communes réparties sur cinq départements et trente-quatre communautés de communes et d’agglomération du Grand Est.

Historique[modifier | modifier le code]

Les collectivités membres de l'EPAMA (novembre 2021)
Les collectivités membres de l'EPAMA (novembre 2021)

L’EPAMA a vu le jour le 2 juillet 1996 suite aux grandes inondations de décembre 1993[1] et janvier 1995[2] sous forme d’un syndicat mixte, basé à Charleville-Mézières (Ardennes) et initié par les conseils régionaux de Champagne-Ardenne et de Lorraine, les conseils généraux des Ardennes, de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle et des Vosges, les SIVOM de Commercy, Saint-Mihiel et Stenay, la communauté de communes des Trois Cantons de Carignan, Mouzon et Raucourt, la commune de Sedan, le SIVU de Charleville-Mézières-Warcq, le syndicat du PACT urbain des cantons de Monthermé et Nouzonville, la commune de Revin et le district de la région de Chooz.

Ce regroupement de collectivités permet de prendre des décisions d’aménagement concertées et cohérentes pour l’ensemble du bassin versant, d’augmenter les capacités financières, de représenter l’ensemble des riverains du bassin versant face à l’Etat, VNF, l’union européenne, etc.

Créée, en premier lieu, pour répondre à l'enjeu inondation, l'EPAMA a choisi d'aller au-delà de la protection contre les crues et de procéder à la renaturation du fleuve afin d’améliorer la qualité des eaux et des milieux aquatiques, de favoriser la protection de l'environnement en préservant notamment les zones humides et l'aménagement de l'espace.

De 1998 à 2001, l’EPAMA a réalisé une étude complète de modélisation des écoulements en crue de la Meuse, point de départ de toutes les actions menées durant les décennies suivantes.

En 2009, l’EPAMA, reconnu Établissement Public Territorial de Bassin (EPTB) pour le bassin de la Meuse, prend la dénomination EPAMA-EPTB Meuse.

Relations internationales[modifier | modifier le code]

Carte du bassin versant international de la Meuse
Carte du bassin versant international de la Meuse

L’EPAMA-EPTB Meuse, les élus du bassin de la Meuse et l'ensemble des acteurs de l'eau œuvrent pour une gestion solidaire du fleuve Meuse aussi bien au niveau local qu’international. La Meuse, fleuve transfrontalier, passe en Belgique, alimente la Flandre et récupère des eaux du Luxembourg et de l’Allemagne avant de rejoindre la mer du Nord aux Pays-Bas. 7 millions de personnes boivent de son eau quotidiennement[3]. Au cœur de ce complexe réseau d’interdépendance, l’EPAMA est à l’initiative de projets qui contribuent au développement durable du bassin international.

Adaptation de la Meuse au changement climatique (AMICE)[modifier | modifier le code]

De 2009 à 2013, l‘EPAMA a été le chef de file de cette étude sur les impacts des inondations et étiages sur l'économie, la société et l'environnement. Avec 17 partenaires belges, allemands, néerlandais et français, l’EPAMA a cherché à mettre en place des solutions locales concrètes et établir une stratégie d'adaptation concertée pour la gestion de la ressource en eau.

Drinkable Meuse (rendre la Meuse buvable)[modifier | modifier le code]

Boire l’eau de la Meuse. Cette idée est née après la marche en 2018 de Li An Phoa, venue dans les Ardennes avec son projet Drinkable Rivers : rivières buvables. Le cap de rendre la Meuse buvable a été fixé par onze maires de communes françaises, belges et néerlandaises. Avec l’appui de l’EPAMA, ils ont créé le samedi 19 octobre 2019 à Charleville-Mézières le réseau "Mayors for a Drinkable Meuse]" (maires pour une Meuse à boire). Tous se sont engagés à agir pour l’amélioration de la qualité de l’eau de la Meuse.[4]

Transf’eau[modifier | modifier le code]

Ce réseau transfrontalier pour l’eau s’est constitué dans le cadre du microprojet Interreg "France-Wallonie Vlaanderen". De 2017 à 2019, formations et rencontres entre les différents acteurs franco-belges de la préservation des écosystèmes aquatiques ont permis d’augmenter la cohérence des interventions sur les cours d’eau transfrontaliers de la Meuse. Le site internet Transf’eau propose entre autre un annuaire de ces différents acteurs.

Biodiversité[modifier | modifier le code]

Odonate présent sur le bassin versant de la Meuse
Odonate présent sur le bassin versant de la Meuse

Fleuve reconnu comme territoire à enjeu national, inscrit dans les trames verte et bleue comme réservoir de biodiversité et corridor écologique, emprunté par des poissons migrateurs, la Meuse traverse en grande partie le Parc Naturel Régional des Ardennes (PNRA), ainsi qu'une plus faible proportion du Parc Naturel Régional de Lorraine (PNRL). De très nombreux sites et espèces protégés (NATURA 2000, ZNIEFF, zones humides remarquables…) sont directement liés à sa bonne santé et à son écosystème.

Reconquête des cours d'eau par des espèces emblématiques (saumon, loutre)[modifier | modifier le code]

Depuis 2018, l’EPAMA rejoint les stratégies régionales et nationales et s’engage dans une politique globale autour de la biodiversité des milieux humides et aquatiques afin de protéger des espèces parapluies (cigogne noire, truite fario), remarquables (brochet, chauve-souris, martin-pêcheur) ainsi que leurs habitats.[5][6]

Les projets[modifier | modifier le code]

L’EPAMA-EPTB Meuse a été créé pour répondre à trois grandes missions socle : prévenir les inondations ; assurer une gestion durable de la ressource en eau ; préserver, gérer et restaurer la biodiversité des écosystèmes aquatiques et des zones humides.

Depuis 2018, dans un souci de simplifier la gestion des cours d’eau, l’État a transféré aux communautés de communes et d’agglomération (EPCI) la compétence GeMAPI : Gestion des Milieux Aquatiques et de la Prévention des Inondations. Dans ce contexte, les adhérents de l’EPAMA ont souhaité que l’établissement puisse les relayer dans le cadre de conventions de délégation.

Ces conventions couvrent quatre grands axes de travail : l’aménagement d’un bassin hydrographique (alinéa 1° de la GeMAPI) ; l’entretien de cours d’eau (alinéa 2°) ; la défense contre les inondations (alinéa 5°) ; la protection et la restauration des milieux aquatiques et humides (alinéa 8°).

Les projets des missions socles[modifier | modifier le code]

Le Programme d’Intérêt Général (PIG) Meuse Aval[modifier | modifier le code]

Protections amovibles de la ville de Givet
Protections amovibles de la ville de Givet

Le Programme d’Intérêt Général (PIG) sur la Meuse Aval a été coordonné par l’EPAMA-EPTB Meuse suite à son étude complète de modélisation des écoulements en crue de la Meuse et à la définition d’une stratégie globale de réduction des inondations au début des années 2000. De 2005 à 2015, un important programme d’aménagement de la Meuse a été mis en œuvre sur les communes de Charleville-Mézières, Warcq, Givet et Mouzon, afin de réduire les risques d’inondation grâce à des interventions locales (barrage-clapet de 7 mètres de large à Montcy-Notre-Dame, rehaussement de digues à Givet…) et des aménagements globaux : la Zone de ralentissement dynamique des crues de Mouzon.

La Zone de Ralentissement Dynamique des Crues (ZRDC) de Mouzon[modifier | modifier le code]

La Zone de ralentissement dynamique des crues (ZRDC) de Mouzon constitue un maillon de la stratégie de réduction des risques d’inondation mise en œuvre par l’EPAMA-EPTB Meuse de 2005 à 2015. 510 m de long, 40 m de large, plus de 6 m de haut : la digue de retenue des eaux construite en amont de Mouzon fonctionne comme un entonnoir. En ralentissant le débit de l’eau très en amont, elle permet de compenser l'impact des travaux de protection de la ville de Givet et de gestion des écoulements à Charleville-Mézières et Warcq.

La prévention inondation (Osiris, InfoMeuse)[modifier | modifier le code]

Exemple de repère de crue déployé par l'EPAMA (ici à Pompierre)
Exemple de repère de crue déployé par l'EPAMA (ici à Pompierre)

L’EPAMA prépare les collectivités à la gestion de crise, en partenariat avec l’Etat et les collectivités territoriales : anticipation via le plan communal de sauvegarde (PCS), connaissance du risque grâce au logiciel Osiris (outil d’aide à la prise de décision) et au dispositif InfoMeuse (application de suivi personnalisée de la hauteur d’eau), vérification du PCS par des exercices inondations, information à la population avec la pose de repères de crues.

Le Modèle hydraulique et hydrologique de la Meuse et de ses affluents (MHYM)[modifier | modifier le code]

Le modèle hydraulique et hydrologique de la Meuse et de ses affluents (MHYM) fonctionne grâce à un ensemble de données précises collectées sur le bassin versant de la Meuse. Relief, pente, occupation du sol, terrain (perméable, imperméable), de très nombreux paramètres sont pris en compte dans les calculs du logiciel afin de simuler le plus justement possible les conséquences d’une crue. Il est utilisé pour la cartographie des Territoires à risque important d’inondation, la révision des plans de prévention du risque inondation, etc.

Projet en délégation de compétence GEMAPI[modifier | modifier le code]

Aménagement Hydraulique et Environnementaux du Bassin de la Meuse Amont (HEBMA)[modifier | modifier le code]

L’opération d’aménagement HEBMA consiste en 29 aménagements hydrauliques et environnementaux sur 26 communes des Vosges et de la Haute-Marne. L’objectif est de protéger les secteurs urbanisés contre les crues et d’améliorer la qualité des cours d’eau. Trois zones de surstockage vont être créées à Hâcourt et Levécourt (sur la Meuse) et à Soulaucourt-sur-Mouzon (sur le Mouzon). Parallèlement, six aménagements sont prévus pour protéger les communes de Vrécourt, Pompierre, Rebeuville, Neufchâteau, Harchéchamp et Moncel-sur-Vair. Un important volet environnemental est également prévu : aménagement de seuils et d’obstacles à la continuité écologique, amélioration et diversification des écoulements, restauration de zones humides...[7]

Aménagement des seuils de la Meuse médiane[modifier | modifier le code]

Aménagement du seuil de Chatipré (Saint-Mihiel)
Aménagement du seuil de Chatipré (Saint-Mihiel)

Le projet d’aménagement des seuils de la Meuse médiane à Saint-Mihiel (Chatipré) et Bannoncourt (communauté de communes du Sammiellois) vise à restaurer la continuité écologique de la Meuse. L’enlèvement d’ouvrages qui n’ont plus d’usage et la reconnexion de bras secondaires doivent permettre d’éviter l’appauvrissement de la biodiversité, la dégradation de la qualité de l’eau ou encore la mise à sec de certains bras annexes du fleuve.

Le Programme Globalisé Meuse Aval (PGMA)[modifier | modifier le code]

Le Programme Globalisé Meuse Aval (PGMA) est un projet d’envergure destiné à limiter les risques d’inondation sur l’ensemble du bassin versant de Charleville-Mézières et Givet. Une vaste étude sur une période de deux ans, qui débutera en 2022, permettra d’identifier les zones problématiques sur l’ensemble du maillage hydrologique puis d’établir un diagnostic hydraulique et hydromorphologique précis. Un schéma d’aménagement hydraulique et environnemental calibré pourra ensuite être proposé. Le PGMA prévoit également un important volet restauration et amélioration de la qualité des milieux aquatiques.[8]

La protection du Pays Sedanais[modifier | modifier le code]

Le projet global de protection du Sedanais actuellement à l’étude fait suite aux inondations liées aux crues de la Meuse en 1993 et 1995 ainsi qu’à la récurrence des crues rapides de plusieurs de ses affluents (le Glaire, la Vrigne, la Givonne, le ruisseau du Moulin à Wadelincourt, etc.). Particulièrement sensibles aux orages, ces derniers ont provoqué d’importantes inondations sur les communes de Glaire, Saint-Menges ou encore dans le quartier du Frénois à Sedan[9] en juin 2018. Les conclusions de l’étude sont attendues pour l’été 2023. Ce projet concerté et participatif est suivi par une garante de la concertation.[10]

Une multitude d'autres projets[modifier | modifier le code]

Travaux d'entretien de la Vence à Boulzicourt
Travaux d'entretien de la Vence à Boulzicourt

Depuis 2018, l’EPAMA est en charge de nombreux projets en délégation de compétence GEMAPI pour plusieurs communautés de communes. Tous entrent dans le champ des compétences suivantes : aménagement d’un bassin hydrographique, entretien de cours d’eau, défense contre les inondations, protection des milieux aquatiques.

En plus des projets précédents, s’ajoutent entre autres l’Aménagement et la Gestion des écoulements de Contrexéville, les aménagements hydrauliques de la Marsoupe, l’entretien de la Vence, l’entretien et restauration de la Meuse et ses affluents, le programme de restauration de la Semoy et de ses affluents.


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Crues de la Meuse, 20 ans après », sur France 3 Grand Est (consulté le )
  2. « Crues dramatiques sur le bassin de la Meuse - Pluies extrêmes en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  3. « La sécheresse exige une surveillance stricte de la qualité des eaux de la Meuse – RIWA-Maas » (consulté le )
  4. DH Les Sports+, « La qualité de l'eau de la Meuse au centre des discussions », sur DH Les Sports +, (consulté le )
  5. « L'EPAMA veut faire revenir loutres et saumons dans la Meuse », sur www.rvm.fr (consulté le )
  6. Le Point magazine, « Castor, loutre, saumon: sur la Meuse, la bataille pour la biodiversité », sur Le Point, (consulté le )
  7. « Neufchâteau. Inondations : le financement du projet Hebma actualisé à hauteur de 21 M€ », sur www.vosgesmatin.fr (consulté le )
  8. « Ardennes: Une étude de 600000 euros pour lutter contre les inondations de la Meuse dans la Vallée », sur Journal L'Ardennais abonné, (consulté le )
  9. « Après les inondations, l'état des lieux à Sedan », sur France Bleu, (consulté le )
  10. « RIVIERES DU PAYS SEDANAIS », sur RIVIERES DU PAYS SEDANAIS (consulté le )