Discussion:La Nausée

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Bonjour,

Je ne suis pas sûr que Sartre soit influencer par Kafka dans la manière d'écrire La Nausée car il l'aurait à priori lu après ou tout du moins sur la toute fin de la rédaction de Melancholia ( dont on peut d'ailleurs affirmer la caractère réverencieux pour Dürer, selon S. de Beauvoir ). Un autre doute quand à l'aspect phénoménologique, il ne le connaitrai pas vraiment à l'époque.

Je me base sur le profil d'une oeuvre : La Nausée, par Geneviève Idt.

Si j'ai pu contribuer un tant soit peu à cet article.

Bien à vous.

Bonjour à vous, il m'apparaît impossible que Sartre n'ait pas connu la phénoménologie lors de la rédaction de Melancholia/La Nausée. Il n'aurait pu autant développer son approche existentialiste s'il n'avait pas été confronté, auparavant, à la phénoménologie. La phénoménologie privilégie l'avenue de pensée selon laquelle les essences, qui existent selon elle, des choses sont considérables à l'expérience humaine. Il est important de préciser, qu'en phénoménologie, les objets également possèdent des essences. Les manifestations de ces essences seraient alors nos perceptions subjectives. L'instrumentalisation, j'ai l'impression, du courant phénoménologique, et peut-être son échec, s'exprime, entre autres, dans un passage au début de La Nausée: « Les objets, cela ne devrait pas toucher puisque cela ne vit pas. [...] Et moi ils me touchent, c'est insupportable [...] Maintenant je vois, je me rappelle mieux ce que j'ai senti, l'autre jour, au bord de la mer, quand je tenais ce galet. C'était un espèce d’écœurement douceâtre. [...] Et cela venait du galet, j'en suis sûr, cela passait du galet dans mes mains. Oui, c'est cela, c'est bien cela: une sorte de nausée dans les mains. » (p. 26. éd. Folio). Nécessairement, ce que Roquentin perçoit, c'est l'essence du galet, du moins il le pense, d'un point de vue phénoménologique. Donc, Sartre écrit la perception, mais « tendre la conscience vers ce que « je perçois », c’est risquer la pensée réflexive et cartésienne du « je pense que je perçois ». Or quand j’écris que je perçois, concrètement c’est la main que je perçois écrire. A partir de là peut démarrer la fiction propre à toute description, le scénario du « je perçois » : je vois le bureau, la feuille, le porte-plume, la main dans laquelle je me regarde penser » https://www.cairn.info/revue-rue-descartes-2002-1-page-15.htm. du fait qu'aucune preuve objective ne peut justifier cette perception. L'angoisse existentialiste peut donc prendre racine dans cela. Car l'existentialisme nie l'essence qui est la base de la phénoménologie. Or, Roquentin va être confronté à sa contingence lorsqu'il avortera son projet d'écriture: « Jamais, avant ces derniers jours, je n’avais pressenti ce que voulait dire exister ». La prise de conscience que l'essence n'existe pas mène vers la prise de conscience que rien n'est justifié et laisse l'humain seul face au monde, ce que Roquentin exprime: « Moi je vis seul, entièrement seul. Je ne parle à personne, jamais » (p. 21). Même avant la prise de conscience de sa contingence, Roquentin est déjà l'expression philosophique d'un point de vue existentialiste. Ainsi, Sartre avait nécessairement déjà lu d'œuvres traitant de phénoménologie, car l'existentialisme y est presque lié. La célèbre phrase « l'existence précède l'essence » consiste à redonner à aux humains le pouvoir d'être maîtres de leur vie, contingente de toute manière, et s'oppose presque définitivement à l'essence qui précède l'existence. Alors j'espère que cela vous éclaire, bien que je n'en connaisse pas assez pour être aussi précise que je l'aimerais malheureusement. --Beachagnon (discuter) 20 octobre 2019 à 23:28 (CEST)[répondre]
Bonjour, En plus de l'analyse très pertinente de l'utilisatrice ci-dessus, il est plutôt clair que Sartre connaissait la phénoménologie au moment de la rédaction de La nausée, puisqu'il y a été initié lors de son séjour à Berlin en 1933-1934, que le roman a été publié en 1938 et qu'on sait qu'il a dû le retravailler à plusieurs reprises après que le manuscrit ait été refusé par Gallimard. Je me base sur les repères chronologiques donnés par l'encyclopédie Universalis (https://www.universalis.fr/encyclopedie/sartre-reperes-chronologiques/). Au plaisir, --Gabriellefm (discuter) 21 octobre 2019 à 05:03 (CEST)[répondre]

En-Soi / Pour-Soi et Contingence[modifier le code]

Bonjour, en lisant cet article je me demandais s'il ne serait pas pertinent de rajouter des sections portant sur les notions de l'En-Soi/ Pour-Soi et Contingence dans ce roman ? --Sandra2392 (discuter) 16 octobre 2019 à 02:15 (CEST)[répondre]

Certainement! Je crois que ce serait bien de les ajouter à la section "La philosophie" (qui est vide pour l'instant) et de montrer comment elles sont abordées dans le roman. --SandrineCB (discuter) 22 octobre 2019 à 07:25 (CEST)[répondre]
Bonjour, j'ai ajouté quelques lignes à la section "La philosophie" comme proposé mais je pense que ça pourrait être davantage développé ou/et corrigé :) --Sandra2392 (discuter) 22 octobre 2019 à 18:17 (CEST)[répondre]
Bonjour, j'ai travaillé quelque peu sur la notion de contingence (je compte m'avancer plus en la matière demain). En ce qui concerne les concepts d'en-soi et de pour-soi, en effet, le roman traite de ces notions et, en ce sens, anticipe sur les écrits ultérieurs de Sartre. Il me semble (je n'en suis pas sûr), que chez Sartre ces deux notions étaient tirées de conceptions phénoménologiques (principalement d'Husserl). Peut-être que ce serait bien de creuser de ce côté-là, ou même d'aller directement chercher dans L'être et le néant . Tititramb (discuter) 22 octobre 2019 à 20:57 (CEST)[répondre]
Je crois que les termes "en-soi" et "pour-soi" viennent de Sartre, mais ils ont certainement été élaborés à partir de la phénoménologie. En ce sens, j'ai ajouté quelques lignes dans la sous-section "phénoménologie", puisque qu'elle était vide, mais il ne s'agit que de quelques constatations de base qui devront être étayées par quelqu'un qui maîtrise mieux le sujet que moi. Sinon, je n'ai pas lu L'être et le néant, mais c'est certain qu'il y aurait là des infos à aller chercher pour mieux comprendre les rapports entre La nausée et la phénoménologie, et qui permettraient d'élaborer sur l'en-soi et le pour-soi, puisque c'est d'abord dans cet ouvrage que Sartre parle de ces concepts. --SandrineCB (discuter) 23 octobre 2019 à 03:14 (CEST)[répondre]
Bonjour, les termes de "en soi" et "pour soi" viennent de la philosophie de Hegel, mais ils forment effectivement la théorie du réel chez Sartre dans la nausée. L'en soi renvoie au monde physique, fixe, stable et sans essence. Alors que le pour soi veut fuir cette fixité et trouver une essence. Si cela peut vous éclairer -- Nqb94 (discuter) 23 octobre 2019 à 20:59 (CEST)[répondre]
Oui, très éclairant. Merci pour la correction! --SandrineCB (discuter) 23 octobre 2019 à 22:09 (CEST)[répondre]