Rue Maubec

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Rue Maubec
Image illustrative de l’article Rue Maubec
Rue Maubec se terminant en ruelle médiévale avec passage couvert à colombage, également appelé « pontet »
Situation
Coordonnées 43° 53′ 37″ nord, 0° 30′ 06″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Ville Mont-de-Marsan
Début rue Victor Hugo
Fin rue Armand Dulamon
Morphologie
Type rue
Longueur 375 m
Histoire
Création XIIe siècle
Monuments Maisons romanes du n°6 et n°24 bis rue Maubec

Carte

La rue Maubec est une voie de circulation de la commune de Mont-de-Marsan, dans le département français des Landes.

Présentation[modifier | modifier le code]

Cette rue, dont le tracé est parallèle aux remparts de Mont-de-Marsan, remonte aux premières décennies de la cité[n 1]. Elle conserve encore de nos jours de riches vestiges du passé[1].

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Cette artère, parmi les plus anciennes de la ville, est située dans le centre historique de la ville, entre les cours de la Douze au nord et du Midou au sud. Sur son extrémité Est, elle est perpendiculaire à la rue Victor-Hugo et s'oriente en direction du Nord en longeant l'aile occidentale de l'hôtel de préfecture des Landes sur 55 mètres, tourne à angle droit en direction de l'Ouest sur 275 mètres entre le cours de la Douze au Nord, la rue Victor-Hugo et la rue Armand-Dulamon au Sud, et tourne à nouveau à angle droit en direction du Sud pour finir en ruelle piétonne de 45 mètres jusqu'à la rue Armand Dulamon qui lui est perpendiculaire. Elle longe par le Sud les anciennes écuries de la gendarmerie de Mont-de-Marsan, au carrefour avec la rue du 8-Mai-1945[2].

Elle conserve toujours des traces de ses origines médiévales[3].

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Le nom Maubec (parfois orthographié Maubecq) provient du vieux français mal bec, c'est-à-dire « mauvaise langue » ou « médisance »[4], sans doute le signe que les commérages y allaient bon train[3]. Il n'a guère évolué depuis au moins le XVIIe siècle[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Moyen Age[modifier | modifier le code]

Son tracé, parallèle au cours de la Douze, s'inscrit au Moyen Age dans le Bourg Neuf (Borg Nau en gascon), nom donné à une extension du bourg castral fondé par Pierre de Marsan, au-delà de son périmètre primitif (dit le bourg Vieux, centré sur le château vicomtal)[3].

Les maisons fortes construites dans la deuxième moitié du XIIe siècle en pierres coquillières côté Nord de la rue sont à l'origine à l'extérieur des premiers remparts. Leur caractère défensif permet à leurs habitants de se protéger des pillards. Elles sont insérées dans le bourg castral au moment de la première extension des remparts et sont sans doute associées du système défensif de la cité côté Douze[5]. Concernant l'habitat, la régularité des lots permet d'émettre l'hypothèse qu'il s'agit à l'origine d'une opération de lotissement voulue par le vicomte[6].

Avant la construction de l'hôtel de la préfecture, débuté fin décembre 1810, la rue Maubec se prolongeait à l'est sur le tracé de l'actuelle impasse Montrevel. Elle se terminait par le château de Nolibos, édifié au XIVe siècle et démoli au XVIIIe siècle[7].

XVIIe siècle[modifier | modifier le code]

La rue longeait par le Nord le couvent des Ursulines, construit en 1638, et le deuxième couvent des Clarisses, construit en 1691. Ces deux établissements religieux ont depuis été entièrement détruits[7].

Du XIXe siècle à nous jours[modifier | modifier le code]

Au tout début du XIXe siècle, l'ingénieur urbaniste David-François Panay crée une voie nouvelle (la rue Sainte-Ursule, devenue plus tard la rue Duplantier[n 2], de nos jours la rue du 8 mai 1945), qui coupe la rue Maubec en deux. On parle alors de la Grande rue Maubec à l'Est et de la Petite rue Maubec à l'Ouest[n 3]. Cette dernière se termine en ruelle qui a gardé son caractère médiéval : un passage couvert à colombage permet notamment de passer d'une maison à l'autre par-dessus la chaussée. Trop étroite, elle ne pouvait être empruntée par des attelages d'antan ni par les voitures de nos jours[3].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

  • Maison Daraignez, dont la façade nord est située au n°5 rue Maubec, présente une architecture médiévale avec ouvertures à ogives[7]. La façade sud de cette maison donne sur la rue Victor-Hugo, au n°28. Le 19 avril 1789, son propriétaire, le cordonnier Jean Saint-Orens, la vend au prêtre François Arthaud. Celui-ci rédige son testament le 21 octobre 1793 en période de la Terreur et « recommande soin âme à Dieu ». Le 6 nivôse an II (26 décembre 1793), ses héritiers vendent la maison (sise « grand rue ») pour 8500 livres à Jean Labeyrie aîné. Elle reste dans la même famille jusqu'à la fin du XIXe siècle avant de devenir la propriété du docteur Daraignez[8]. Elle est ornée d'une fenêtre géminée du XIIIe siècle. Une passerelle édifiée en 1987 enjambe la rue et relie le premier étage de la préfecture à la maison Daraignez[1].
  • Deux maisons romanes protégées par les monuments historiques sont situées à cette adresse, une au n°6, l'autre au n°24 bis[3] :
    • au n°6, une remarquable maison romane fortifiée dont la façade possède un double mur de 90 cm chacun d'épaisseur et distants d'environ 2 mètres[1],
    • au n° 24 bis, une autre maison romane dont les murs intérieurs sont ornés, entre les XIVe et XVe siècles, de peintures murales gothiques à caractère civil et héraldique, de nos jours quasi invisibles[1].
  • Anciennes écuries de la gendarmerie de Mont-de-Marsan, au 4 rue du 8-Mai-1945, au carrefour avec la rue Maubec
  • Au n°14 ter se situe une construction de style Art déco datant de la première moitié du XXe siècle, conçue par l'architecte Léon Léglise et habitée ensuite par l'architecte Franck Bonnefous[1], [n 4].
  • Au sous-sol du n°18 se situe une glacière de forme ovoïde, figurant sur le plan de l'Atlas historique de Mont-de- Marras dressé par Jean Bernard Marquette en 1982[1]. Construite en 1738, elle fournit en glace les habitants de la ville les plus aisés. Le cadastre de 1811 la situe à l'arrière du palais de justice d'alors[10].
  • Au n°30, l'emplacement de l'ancienne école Saint-Joseph est aujourd'hui occupé par le siège du club l'Étoile Sportive Montoise, possédant de superbes salles voûtées[1].
  • À l'extrémité ouest, la ruelle au caractère moyenâgeux est traversée par un pontet, passage couvert en torchis et poutres de bois, identique à ceux de la rue des Arceaux, permettant de faire communiquer le premier étage des deux maisons riveraines[1].
  • Au n°10 se situent les anciens locaux de la congrégation des sœurs dominicaines, installées en ces lieux en 1875, repris en 2001 par le Tribunal de Grande Instance, l'actuel tribunal judiciaire[1].
  • La démolition en 2000 des bâtiments situés au n° 28 ter (ancien cinéma Étoile) et n° 310 (ancienne école Saint-Joseph) permet l'aménagement de la partie nord du parking Dulamon[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. voir la fondation de Mont-de-Marsan
  2. Voir le plan du cadastre napoléonien : M. Brun, géomètre du cadastre, « Tableau d'assemblage du plan cadastral parcellaire de la commune de Mont-de-Marsan », sur Archives départementales des Landes, (consulté le )
  3. Voir le « plan général de la ville de Mont-de-Marsan », sur Archives départementales des Landes, (consulté le )
  4. Franck Bonnefous (1902-1991) est un architecte originaire de Mont-de-Marsan. On lui doit l'agrandissement des arènes du Plumaçon, la réalisation du foyer municipal de Roquefort, du complexe municipal de Morcenx, de la chambre de commerce et d'industrie des Landes, de la chapelle de l'hôpital Layné de Mont-de-Marsan

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j et k Alain Lafourcade, Mont-de-Marsan, la ville aux 1000 rues : Dictionnaire historique, AAL-ALDRES, , 374 p. (ISBN 9791069901117), p. 223
  2. Google Earth
  3. a b c d et e La vieille rue Maubec, panneau de présentation réalisé par la Ville de Mont-de-Marsan, consulté sur site le 22 décembre 2021
  4. Serge Pacaud, Mont-de-Marsan médiéval , collection de poche Poutchic, , 93 p. (ISBN 9782824003726), p. 87
  5. a et b « Inscription de la maison romane de Mont-de-Marsan », notice no PA00083980, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  6. « Leur histoire, c'est aussi notre histoire, épisode n°10| La vicomté de Marsan au XIIIe siècle » (consulté le )
  7. a b et c Alain Lafourcade, Mont-de-Marsan de A à Z, Alan Sutton, , 144 p. (ISBN 9782813802057), p. 75
  8. Jacqueline Baylac, Mont-de-Marsan, châteaux, moulins et Grande Rue : Des maisons et des hommes, Bulletin n°21 des Amis des archives des Landes (AAA) et de l'Association landaise de recherches et de sauvegarde (ALDRES), 2010-2011, 185 p., p. 125-126
  9. https://www.pop.culture.gouv.fr
  10. Jeanne-Marie Fritz, Mont-de-Marsan, Atlas historique des villes de France : La glacière, Ausonius éditions, , 276 p. (ISBN 9782356132222), p187

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Louis Papy et Michel Papy, Histoire de Mont-de-Marsan des origines à 1800, éditions interuniversitaires (Mont-de-Marsan), , 479 p.
  • Gabriel Cabannes, Mont-de-Marsan et ses rues, éditions Jean Lacoste, , 236 p.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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