Unterseeboot UC-38

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Unterseeboot UC-38
Type Sous-marin mouilleur de mines
Classe UC II
Histoire
A servi dans  Kaiserliche Marine
Constructeur Blohm & Voss, Hambourg
Commandé
Lancement
Commission
Statut Coulé par des charges de profondeur le
Équipage
Équipage 3 officiers, 23 matelots
Caractéristiques techniques
Longueur
Maître-bau
  • 5,22 m
  • coque pressurisée : 3,65 m
Tirant d'eau 3,65 m
Déplacement
  • 427 tonnes en surface)
  • 509 t en plongée
Propulsion
Vitesse
  • 11,6 nœuds (21,5 km/h) en surface
  • 6,8 nœuds (12,6 km/h) en plongée
Profondeur 50 m
Caractéristiques militaires
Armement
Rayon d'action
  • 10180 milles marins (18850 km) à 7 nœuds (13 km/h) en surface
  • 54 milles marins (100 km) à 4 nœuds (7,4 km/h) en plongée
Localisation
Coordonnées 38° 15′ nord, 20° 22′ est
Géolocalisation sur la carte : Grèce
(Voir situation sur carte : Grèce)
Unterseeboot UC-38
Unterseeboot UC-38

L'Unterseeboot UC-38 est un sous-marin (U-Boot) mouilleur de mines allemand de type UC II utilisé par la Kaiserliche Marine pendant la Première Guerre mondiale. Le U-boot a été commandé le et lancé le . Il a été mis en service dans la marine impériale allemande le sous le nom de UC-38. L'UC 38 était un raider très efficace contre le trafic commercial, opérant tout au long de sa carrière sur le théâtre méditerranéen. En neuf patrouilles, l'UC-38 a coulé 43 navires, soit par ses torpilles, soit par les mines qu’il a posées. Il a été coulé en décembre 1917 lors d’une action au large du cap Ducato, en Grèce, au cours de laquelle il a torpillé le croiseur français Châteaurenault[1].

Conception[modifier | modifier le code]

Sous-marin de type UC II, l'UC-38 avait un déplacement de 427 tonnes en surface et de 509 tonnes en plongée. Il avait une longueur hors tout de 50,35 m, un maître-bau de 5,22 m et un tirant d'eau de 3,65 m. Le sous-marin était propulsé par deux moteurs diesel 6 cylindres à quatre temps produisant chacun 300 ch (220 kW), soit un total de 600 ch (440 kW), et par deux moteurs électriques produisant 460 ch (340 kW), actionnant deux arbres d'hélice.

Le sous-marin avait une vitesse maximale de 11,9 nœuds (22,0 km/h) en surface et de 6,6 nœuds (12,2 km/h) en immersion. Son autonomie était de 10180 milles marins (18850 km) à 7 nœuds (13 km/h) en surface, et de 60 milles marins (110 km) à 4 nœuds (7,4 km/h) en immersion. Il lui fallait 48 secondes pour plonger, et il était capable d’opérer à une profondeur maximale de 50 mètres[2].

L'UC-38 était équipé de trois tubes lance-torpilles de 500 mm, un à l’arrière et deux à l’avant, avec sept torpilles, et d’un canon de pont de 8,8 cm SK L/30. Mais son arme principale était ses six puits de mine de 1000 mm portant dix-huit mines UC 200. Son effectif était de vingt-six membres d’équipage[2].

Action au large du cap Ducato[modifier | modifier le code]

Le 14 décembre 1917, par 38° 15′ N, 20° 22′ E, sous les ordres de Hans Hermann Wendlandt[3], l'UC-38 rencontra un convoi français comprenant le croiseur rapide Châteaurenault, servant de navire de transport de troupes, et ses escorteurs, les destroyers Mamelouk, Rouen et Lansquenet[4]. L'UC-38 s’est approché et a tiré une torpille sur le Châteaurenault, qui a été touché à 6 h 47 dans sa section centrale. L'UC-38 plongea à 38 mètres de profondeur. Le Mamelouk et le Rouen se précipitèrent vers la position d’où la torpille avait été lancée, tandis que le Lansquenet commençait à repêcher les hommes jetés par-dessus bord par l’explosion. Le Châteaurenault a demandé à ses escorteurs de se rapprocher et d’évacuer le personnel à bord, ce qui a été terminé à 07 h 26. Le chalutier Balsamine est venu à la rescousse et a tenté de prendre en remorque le Chateaurenault[4].

De retour en immersion périscopique, l'UC-38 vit le Châteaurenault toujours à flot, et tira une deuxième torpille, qui le toucha à 8 h 20. Le Châteaurenault a rapidement sombré, mais tout le personnel encore en vie à bord a pu être secouru. Le Lansquenet, en train de récupérer ses canots, s’est précipité au point de lancement et a largué 7 charges de profondeur. L’une d’elles a provoqué une panne de lumière dans le sous-marin. Le capitaine Wendlandt ordonna de plonger pour amener son navire au-dessous de la zone ciblée par les grenades, mais une fausse manœuvre fit remonter l'UC-38 à la place, et une deuxième explosion provoqua une voie d’eau importante, forçant Wendlandt à remonter à la surface en toute hâte pour abandonner le navire[3],[4].

L'UC-38 refait surface brièvement et est immédiatement pris pour cible par les canons du Mamelouk, qui poursuit son attaque en lançant plusieurs charges de profondeur. L'UC-38 refait surface, et cette fois le Mamelouk et le Lansquenet ouvrent le feu, le touchant plusieurs fois et tuant plusieurs membres de son équipage qui en sortaient. Il coule à 8h40 et les destroyers français récupèrent les survivants[3],[4].

Des sources allemandes affirment que 25 hommes ont été secourus et 9 tués. Un marin de l'UC-38 a affirmé que 20 hommes avaient été sauvés sur un équipage de 28 hommes. L’enquête française dénombre 20 hommes secourus et 5 morts confirmés sur un équipage de 27 hommes[3].

Naufrage[modifier | modifier le code]

Sir Ronald Ross, premier lauréat britannique du prix Nobel pour sa découverte du vecteur du paludisme, embarque le 13 décembre 1917 à bord du croiseur Châteaurenault à Tarente, en Italie, en route pour Salonique. Ross raconte, dans ses mémoires parues en 1923, le moment où l'UC-38 a été détruit : « Soudain, tous les soldats ont commencé à montrer une direction et l’un d’eux derrière moi a dit 'Voyez monsieur'. Là, à 200 mètres de nous, se trouvait le pont d’un sous-marin émergeant. Il avait été touché par l’une de nos charges de profondeur. Son équipage sautait comme des grenouilles de son pont dans la mer, l’un après l’autre, aussi vite qu’ils le pouvaient. En une minute, une tempête d’obus et de tirs a labouré l’eau autour de lui. Notre capitaine a crié 'Asseyez vous'. Nous allions tirer avec notre propre canon... Notre obus a fait mouche. La poupe du sous-marin s’éleva et descendit lentement, comme sa victime l’avait fait, laissant un certain nombre de têtes roses parsemer l’eau, en réclamant à cors et à cris d’être sauvés. Un Français près de moi brandissait des pistolets ronds pour leur tirer dessus, mais notre capitaine a rapidement arrêté cela. Des canots ont mis à l’eau et ont secouru 18 membres de l’équipage allemand. Ils sont montés à bord nus et frissonnants, mais heureux ! Pour une raison quelconque, nous étions tous heureux ensemble[5]. »

Affectations[modifier | modifier le code]

Commandants[modifier | modifier le code]

  • Oberleutnant zur See Albrecht von Dewitz : du 19 au 29 octobre 1916
  • Oblt.z.S. Alfred Klatt : du 19 octobre 1916 au 4 août 1917
  • Oblt.z.S. Hans Hermann Wendlandt : du 5 août au 14 décembre 1917

Navires coulés[modifier | modifier le code]

Date Nom Nationalité Tonnage Destin
16 février 1917 Laertis Drapeau de la Grèce Grèce 3914 Coulé
19 février 1917 Quinto Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 1796 Coulé
20 février 1917 Doravore Drapeau de la Norvège Norvège 2760 Coulé
22 février 1917 Adelina Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 528 Coulé
22 février 1917 Ape Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 301 Coulé
22 février 1917 Giovanni P. Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 105 Coulé
22 février 1917 Michielino Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 20 Coulé
22 février 1917 San Michele Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 583 Coulé
22 février 1917 Vincenzino Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 20 Coulé
24 février 1917 Albina Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 187 Coulé
27 février 1917 Elena M. Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 125 Coulé
27 février 1917 S. Ciro Palmerino Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 113 Coulé
24 mars 1917 Emanuela Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 16 Coulé
31 mars 1917 Brodness Drapeau du Royaume-Uni United Kingdom 5736 Coulé
1 avril 1917 Warren Drapeau du Royaume-Uni United Kingdom 3709 Coulé
2 avril 1917 Filicudi Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 257 Coulé
3 avril 1917 Annunziata A Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 206 Coulé
3 avril 1917 Caterina R. Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 214 Coulé
3 avril 1917 Domenico Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 260 Coulé
3 avril 1917 Nuova Maria Di Porto Salvo Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 48 Coulé
12 avril 1917 Monviso Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 4020 Endommagé
13 juin 1917 St. Andrews Drapeau du Royaume-Uni United Kingdom 3613 Coulé
15 juin 1917 Elvaston Drapeau du Royaume-Uni United Kingdom 4130 Endommagé
15 juin 1917 Pasha Drapeau du Royaume-Uni United Kingdom 5930 Coulé
15 juin 1917 Saint Louis V Drapeau de la France France 5202 Endommagé
12 juillet 1917 Grace Drapeau des États-Unis United States 1861 Coulé
15 juillet 1917 L.B.S. 1011 Drapeau de la Grèce Grèce 20 Coulé
15 juillet 1917 L.B.S. 29 Drapeau de la Grèce Grèce 10 Coulé
15 juillet 1917 HMS Redbreast  Royal Navy 1313 Coulé
16 juillet 1917 Firfield Drapeau du Royaume-Uni United Kingdom 4029 Coulé
16 juillet 1917 Voilier non identifié Drapeau de la Grèce Grèce 20 Coulé
17 juillet 1917 HMS Newmarket  Royal Navy 833 Coulé
18 juillet 1917 K.507 Drapeau de la Grèce Grèce 40 Coulé
28 août 1917 Pasqualino Carmela Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 61 Coulé
28 août 1917 Scilla Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie 397 Coulé
29 août 1917 Vronwen Drapeau du Royaume-Uni United Kingdom 5714 Coulé
22 septembre 1917 Garifaglia Drapeau de la Grèce Grèce 430 Coulé
23 septembre 1917 Agios Nicolaos Drapeau de la Grèce Grèce 119 Coulé
3 novembre 1917 Nefeli Drapeau de la Grèce Grèce 3868 Coulé
7 novembre 1917 Villemer Drapeau des États-Unis United States 3627 Coulé
11 novembre 1917 HMS M15  Royal Navy 540 Coulé
11 novembre 1917 HMS Staunch  Royal Navy 750 Coulé
14 novembre 1917 Panormitis Drapeau de la Grèce Grèce 20 Coulé
14 novembre 1917 Panaghia Drapeau de la Grèce Grèce 14 Coulé
6 décembre 1917 Tubereuse Drapeau de la France France 183 Coulé
14 décembre 1917 Châteaurenault (1898) Drapeau de la France France 8018 Coulé

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Guðmundur Helgason, « UC 38 - German and Austrian U-boats of World War One - Kaiserliche Marine », sur Uboat.net (consulté le ).
  2. a et b Gröner 1991, p. 31-32.
  3. a b c et d « UC-38 » [archive du ] (consulté le )
  4. a b c et d « Châteaurenault » [archive du ] (consulté le )
  5. Sir Ronald Ross, Memoirs with a full account of the Great Malaria Problem and its Solution, London, John Murray, (lire en ligne), p. 521.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]