Cheval au Bénin

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cheval au Bénin
Image illustrative de l’article Cheval au Bénin
Chevaux locaux du Bénin (Koto-koli ou Berba) à Dassari dans l'Atacora

Espèce Cheval
Statut introduit
Nombre 6 000 (2014)
Races élevées Koto-koli / Berba
Objectifs d'élevage Parade équestre

La présence du cheval au Bénin, bien qu'attestée depuis l'Antiquité, est assez marginale. Elle prend de l'importance au XVIe siècle. Le cheval reste essentiellement associé à des cérémonies. Le Bénin ne compte qu'une race de petits chevaux indigènes, le Koto-koli, également nommé Berba. Le cheval est souvent représenté monté par des guerriers d'origine extérieure, à travers des sculptures traditionnelles de bois ou de terre cuite.

Histoire[modifier | modifier le code]

La tradition orale laisse à supposer que le cheval a pris de l'importance sur le territoire du Bénin après le déclin de la civilisation d'Ife[1]. Ọranyan, le fondateur légendaire du royaume du Bénin, est crédité pour avoir amené les premiers chevaux dans ce pays[1]. Cependant, le royaume Edo connaissait vraisemblablement le cheval depuis l'Antiquité, bien que la date exacte d'apparition des premières pratiques d'élevage soit inconnue[1]. La tradition Oyo crédite plutôt Oranyan de la pratique de l'équitation et de la possession d'un cheval[1]. Ces associations pourraient être tardives, et ne pas refléter une réelle maîtrise équestre aussi précoce[1]. La tradition locale attribue l'introduction du cheval aux Portugais et aux Yorubas[2].

Les sources historiques penchent plutôt pour une prise d'importance de la cavalerie à l'époque de Alaafin Orompoto, au XVIe siècle, peut-être en réaction à l'invasion des Nupe[1]. Les premières preuves historiques d'usage de chevaux au Bénin remontent au début du XVIIe siècle ; par ailleurs le roi du Portugal offre un cheval en cadeau au roi du Bénin en 1505[1]. Un commerçant anglais des années 1580 note la queue de cheval noire parmi les biens susceptible de faire l'objet d'un commerce au Bénin[1]. Au milieu du XVIIe siècle, le Royaume du Bénin est attaqué à l'aide d'une cavalerie militaire, vraisemblablement celle des Oyo, mais l'attaque échoue[1]. Au XIXe siècle, l'élevage de chevaux est vraisemblablement solidement établi dans l'Est du royaume[1].

Le , la fille aînée de Denis Sassou-Nguesso reçoit en cadeau de mariage deux chevaux, dont un de Cotonou, au Bénin, qui a été transporté par un avion Fokker F27 réquisitionné auprès de la compagnie Lima Congo, jusqu'à Libreville[3].

Pratiques[modifier | modifier le code]

Les chevaux du Bénin semblent toujours avoir été utilisés pour des pratiques cérémonielles, plutôt que militaires[1].

Élevage[modifier | modifier le code]

Jument et son poulain dans le ranch de Tagatatatou à Dassari.

La population chevaline du Bénin est d'environ 6 000 individus, d'après le guide Delachaux (2014)[4] ; de manière générale le pays n'a compté qu'un faible nombre de chevaux au cours de son histoire[1]. En effet, les régions forestières ne se prêtent pas à l'élevage de cet animal[2].

D'après la base de données DAD-IS, le Bénin ne compte qu'une race de chevaux indigène, le Koto-koli[5], dans le Nord du pays[4]. Peu d'informations sont connues à son sujet[4]. Une autre race est signalée sous le nom de Berba, propre à la région de l'Atacora ; il s'agit d'une variété de Koto-koli[6].

Culture[modifier | modifier le code]

Statuette de cavalier en terre cuite, du royaume du Bénin.

Les sculptures de bois béninoises traditionnelles des XVIe et XVIIe siècles figurent souvent des guerriers à cheval, mais ces guerriers représentés sont le plus souvent des Européens ou des Africains de l'extérieur, les figurations de cavaliers du Bénin étant plus rares[1]. De manière générale, les représentations de cavaliers aux traits africains sont rares dans l'art africain traditionnel[7]. Une autre particularité de ces statuettes traditionnelles est que le cheval soit souvent représenté très petit par comparaison à son cavalier[8]. Sango, présumé le fils d'Oranyan, est un sujet fréquent de statuettes équestres cultuelles en bois[1].

Le conte traditionnel kotafon intitulé « Homévon et les trois chevaux enchantés » raconte l'histoire d'un roi dont un champ donne des grains d'or, et dont trois chevaux viennent se nourrir durant la nuit[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m et n Law 2018.
  2. a et b (en) The Art of Benin (photogr. Kevin Lovelock et Michael Row), British Museum Press, , 144 p. (ISBN 978-0-7141-2591-6 et 0-7141-2591-1), p. 39.
  3. Gouraud 2002, p. 111-119.
  4. a b et c Rousseau 2014, p. 405.
  5. (en) « Benin : Horse - Browse by country and species », sur www.fao.org, Domestic Animal Diversity Information System (DAD-IS), Food and Agriculture Organization of the United Nations (consulté le ).
  6. Omar Coulibaly, Le cheval berba, Lausanne, Favre, coll. « Caracole », , 141 p. (ISBN 978-2-8289-1404-2 et 2828914046, OCLC 927434818, lire en ligne).
  7. (en) Werner Schmalenbach, The noble horse : a journey through the history of art, J. A. Allen, , 148 p., p. 16-18.
  8. Pezzoli 1995, p. 132.
  9. Israël Mensah (dir.), Contes et légendes du Bénin, Karthala Éditions, , 160 p. (ISBN 2-8111-3935-4 et 9782811139353), « Homévon et les trois chevaux enchantés ».

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Article connexe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Les Cavaliers Wassan'gari, film documentaire de Marino Mercuriali, Arès Film, Equidia, 2005, 26 min, extrait [1]